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Mise en place de délégations spéciales dans les mairies : « C’est une façon de confisquer le pouvoir »

C’est l’une des annonces qui ont retenu les attentions dans l’adresse à la nation du colonel Mamadi Doumbouya, à l’occasion du nouvel an. Le président de la transition a fait savoir que des délégations spéciales seront installées dans toutes les mairies du pays dès le premier trimestre de cette année. Une annonce qui, comme il fallait s’y attendre, suscite des réactions au sein de la classe politique guinéenne.

Dans un entretien qu’il a accordé à Guinee114, ce mardi 02 janvier 2024, Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou a déclaré que cette décision s’inscrit dans la volonté des autorités de la transition de confisquer le pouvoir. Le président de l’UDRP (Union démocratique pour le renouveau et progrès) souligne que le chef de l’État n’a même pas évoqué la question de l’organisation des élections dans son discours.

« Simplement, le CNRD est dans l’optique de pouvoir effectivement faire front et faire fi du processus démocratique. Sinon depuis un an, si le mandat des conseillers communaux a expiré, qu’est-ce qui les empêche de pouvoir accélérer pour que les délégations spéciales ne soient pas installées, mais pour qu’il y ait plutôt des élections ? Dans le discours, si vous l’avez remarqué, on n’a même pas parlé d’élections à part peut-être la mise en place de certaines institutions, mais sans préciser une date à laquelle les élections se passeront. Ça veut dire que 2024 finira sans qu’on ne fasse des élections, surtout l’élection présidentielle.

Donc, il y a la possibilité d’ouvrir effectivement le processus d’un glissement de calendrier. C’est ce que nous sommes en train de voir. Il n’est pas du normal de procéder à l’installation des délégations spéciales, qui sont pour nous, une façon de pouvoir confisquer le pouvoir. Parce que les délégations qui seront installées seront à la merci justement de l’administration. Et s’il y a des élections organisées, ce sont eux qui seront chargés de faire toute la magouille que nous connaissons dans ce pays d’habitude », a indiqué Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou.

Pour ce vice-président de l’ANAD, les dispositions ne sont pas prises du tout pour qu’il y ait un retour à l’ordre constitutionnel.

Mamadou Macka Diallo

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