Mission conjointe CEDEAO-ONU en Guinée: Le politologue Aliou Barry fait son analyse

Le dimanche 27 février 2022, une mission conjointe CEDEAO-Nations Unies est arrivée à Conakry. Hier lundi, cette mission a rencontré les plus hautes autorités de la transition, sans discuter avec les acteurs socio-politiques du pays. Invité de nos confrères de Fim FM ce mardi, 1er mars 2022, Aliou Barry, politologue et expert sur les questions de sécurité, a affirmé que la CEDEAO n’a pas besoin de rencontrer les acteurs guinéens dès lors qu’elle a une représentation en Guinée.

 
« …ça c’est pas quelque chose de nouveau, la CEDEAO, elle a toujours fait ça. C’est pourquoi je disais tout à l’heure que cette institution doit être reformée. C’est pas la première fois, en 2010 c’étaient les mêmes missions, il y avait même le Groupe International de Contact. La CEDEAO vient, elle constate, c’est-à-dire, en fait, il n’y a pas une prévention. Si vous observez ce qui se passe aujourd’hui dans les trois pays, il y a une vraie défiance vis à vis de la CEDEAO. Aujourd’hui c’est pas la CEDEAO qui dicte l’agenda c’est les trois responsables des transitions qui dictent l’agenda. C’est pourquoi je dis il faut qu’elle se reforme. Les gens, ils arrivent, vous faites trois jours à Conakry. Vous rencontrez le CNRD, vous rencontrez le CNT et puis pour faire quoi après? Le problème même si on dit aujourd’hui il faut mettre en place les outils permettant le retour à l’ordre constitutionnel mais comment faire? Vous prenez par exemple au Mali, Monsieur Good Luck Jonathan. Je crois il est à sa cinquième missions. Il m’a trouvé je crois l’année dernière au Mali, c’était pareil. J’étais avec les gens de la société civile, les journalistes. Mais qu’est-ce qui se passe au Mali? Tout le monde sait ce qui s’est passé au Mali. Il y a un problème sécuritaire, il y a un problème de gouvernance. Qu’est-ce qui se passe au Burkina ? Pareil. C’est-à-dire il faut que cette institution repense l’architecture de sécurité collective. (…) Mais je pense que les gens de la CEDEAO n’ont même pas besoin de rencontrer les acteurs ici. Parce que dans chacun des Etats, il y a une mission de représentation de la CEDEAO qui fait des rapports réguliers à la CEDEAO sur ce qui se passe dans les différents Etats. Là j’ai l’impression qu’ils viennent, je n’irai pas jusqu’à dire ils amusent la galerie. Mais la CEDEAO par la représentation permanente à Conakry sait très bien ce qui se passe en Guinée. Mais moi je pense que le problème de transition guinéenne appartient déjà en interne aux Guinéens. Ce que je trouve dommage, la question que je me pose aujourd’hui est pourquoi on a renversé Alpha Condé ? Quand je pose cette question. Quelles sont les actions qui sont posées ici pour revenir à l’ordre constitutionnel ? Il n’y a rien. C’est la question que je me pose », a martelé Aliou Barry, politologue et expert sur les question de sécurité.
 
 
À rappeler que la durée de la transition reste toujours inconnue. Le Président de la transition avait laissé entendre que ce sera au CNT de déterminer cette période. Ce  qui divise toujours la classe socio-politique guinéenne.
 
 
Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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