Bah Oury applaudit des deux mains la levée des fonds enclenchée par les autorités guinéennes. Le gouvernement a décidé de se servir des réserves obligatoires des banques primaires installées dans le pays pour mobiliser un montant de 5 mille milliards de francs guinéens, destiné dit-on à financer les infrastructures prioritaires de l’État. Pour le président de l’Union des démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), cette initiative est tout à fait salutaire.
« Je salue l’initiative de ceux qui ont fait ce montage financier pour permettre à la Guinée de mobiliser cinq mille milliards, c’est-à-dire l’équivalent de cinq cent millions de dollars pour financer les infrastructures dans le cadre des investissements publics », a déclaré Bah Oury à l’occasion de l’assemblée générale de son parti, ce samedi 30 septembre 2023. Pour ce banquier de profession, l’État guinéen et les banques vont tous gagner avec cette démarche.
« La collecte des liquidités bancaires oblige les banques, si elles collectent 100 francs, il faut que 2 francs soient au niveau des réserves obligatoires au niveau de la banque centrale. Ces 2 francs ne peuvent pas être utilisés par la banque ni pour donner des crédits ni pour quoi que ce soit. Ce sont ces 2 francs qui sont immobilisés lorsque la banque collecte 100 francs. Ces des questions permettant à la banque centrale de maîtriser les mécanismes qui peuvent générer l’inflation dans un pays. Donc, lorsque les banques, de par leur capacité de collecte qui se chiffre à plusieurs centaines, voire des milliers, des milliards de francs guinéens, en contrepartie, il y a quelques années, c’étaient 5% du montant qui étaient logés dans les réserves obligatoires et qui étaient gelés.
C’est-à-dire ne générant pas d’intérêts et ne pouvant pas servir pour donner des crédits. L’idée ingénieuse, c’était se dire pourquoi cette réserve obligatoire ? Nous ne pouvons pas ponctionner une partie ? Au lieu que ça reste comme ça sans être utilisé, pourquoi ne pas demander au système bancaire, avec la garantie de la banque centrale, de prendre une partie ? C’est-à-dire les cinq mille milliards et de dire aux banques nous nous rémunérons cela à des taux soit de 9% soit de 13%, mais qu’on va vous rembourser soit dans 4 ans soit dans 5 ans. Donc, les banques qui avaient un fonds qui n’était pas utilisable, qui ne leur rapportait rien, peuvent en partie avoir une rémunération », a-t-il expliqué.
Mais quelles conséquences cette levée de fonds peut-elle engendrer sur le système bancaire guinéen ? C’est la question que beaucoup se posent aujourd’hui. Et Bah Oury les rassure qu’il n’y a rien à craindre. « Techniquement, cette démarche n’est pas influencioniste. Parce qu’un gouvernement irresponsable aurait pu dire, on va demander des avances, des découverts au niveau de la banque centrale. Les découverts auraient été une création monétaire sans contrepartie et ça, ça allait créer l’inflation, ça allait faire baisser la valeur du franc guinéen (…). Donc, ceux qui ont utilisé cette démarche, je leur dis bravo », a dit ce leader politique guinéen.
Mamadou Macka Diallo
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