Le RPG Arc-en-ciel a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 9 novembre 2024, à Gbessia, dans la commune du même nom. La situation socio-politique de la Guinée a été l’un des sujets débattus lors de cette séance. L’ancien député Mohamed Lamine Kamissoko a sévèrement dénoncé la gestion des autorités de la transition concernant les cadres du RPG Arc-en-ciel qui ont intégré le gouvernement et occupent certaines fonctions dans l’administration. Selon lui, le CNRD influence ces cadres du RPG au sein de l’administration, les empêchant d’exprimer librement leurs opinions. Il affirme devant les militants que les cadres du parti dans l’administration sont soumis à des menaces.
« Le RPG, nous sommes menacés à tous les niveaux. Les grands responsables du parti ne peuvent pas venir assister aujourd’hui aux assemblées et aux réunions ordinaires, ils sont sous contrôle judiciaire.
L’administration n’est pas la propriété privée du CNRD. Le CNRD va passer l’administration reste mais vous ne pouvez pas négativement influencer la conduite d’un cadre parce qu’il appartient au RPG. Ce qui vous lie, c’est qu’en temps normal de travail, le cadre effectue son travail administratif convenablement. Mais dès qu’il quitte l’administration, il est dans la société civile, il est libre de ses opinions. En tout cas, même les dispositions de la charte de la transition nous dit qu’on ne peut pas menacer quelqu’un à cause de son opinion politique. Mais aujourd’hui les gens sont menacés à cause de leurs opinions politiques. Les militants doivent comprendre que nous ne sommes pas abandonnés par nos cadres qui sont dans l’administration, ils sont sous menaces », a expliqué Mohamed Lamine Kamissoko.
Il estime toutefois que ces « menaces ou influence » ne doivent pas pousser ces cadres à créer de mouvements de soutien au régime du Général Doumbouya.
« Mais ceci étant, ça ne peut pas non plus amener un cadre à créer des mouvements de soutien pour soutenir un pouvoir de transition. La transition c’est pour un petit temps il faut que chacun comprenne ça, après la transition on sera dans une situation normale. Donc, tu ne peux profiter du détournement des fonds de l’État pour créer des mouvements de soutien et soutenir qui? Quand on sait que l’article 46 de la charte de la transition a dit que le Président de la transition ne peut pas être candidat, les membres du CNRD ne peuvent pas être candidats aux élections nationales. Comment un citoyen mâture peut se permettre de créer des mouvements de soutien pour quelqu’un qui ne sera pas candidat ? Est-ce que c’est pour lui faire plaisir ou bien c’est une occasion de bouffer les fonds de l’État ? Maintenant si la CRIEF doit normalement travailler, voilà des situations pareilles qu’elle (la CRIEF) doit contrôler.
Honorable Kamissoko a rappelé également que toute manifestation ou mouvements politiques ont été interdits sur toute l’étendue du territoire par les autorités. Mais ces autorités continuent à autoriser de manifestations de soutien en leur faveur. Il a à cet effet, interpellé les organes judiciaires du pays à jouer leur rôle.
« Ils ont dit que les mouvements politiques sont interdits sur toute l’étendue du territoire pendant la période de la transition et on a tous vu ça. Mais aujourd’hui de Conakry à l’intérieur du pays partout, des mouvements de soutien sont créés. On sort les élèves des salles de classes pour les envoyer soutenir quelqu’un qui ne sera pas candidat. Je ne peux pas comprendre le Guinéen, c’est quel genre de naïveté ou d’opportunitinisme? Il a dit devant tout le monde (les imams, les magistrats, les militaires et les civils) je jure de respecter la loi et de faire respecter la loi et qu’en cas de parjure que je subisse la rigueur de la loi. Ça veut dire, des dispositions de la charte l’interdisent d’être candidat. Ça c’est connu. Honnêtement, si les Guinéens s’aiment, s’ils aiment leur propre bonheur, s’ils aiment leur honneur et leur dignité, comment vous pouvez créer des mouvements de soutien pour quelqu’un qui n’est pas dans les conditions normales pour être soutenu ? Qui vous trompez exactement ? Voilà la situation dans laquelle on se trouve aujourd’hui, c’est préoccupant. Et ce qui est dit là, c’est devant les institutions africaines et internationales. La CEDEAO était là. Et nous, heureusement on se réjouit très bien parce qu’on était pas présent », a-t-il déploré.
Mamadou Macka Diallo
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