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Mort de Maryse Condé, l’écrivaine guadeloupéenne qui avait épousé la Guinée (Témoignage)

(Par Mamadou Dian Diallo) Mon réveil a été endeuillé, mardi 02 avril, par la disparition de la femme de culture Guadeloupéenne, Maryse Condé, autrice de 70 romans et livres dont le plus célèbre est sans doute “Ségou, les murailles de terre” paru en 1984.

Née Maryse Liliane Boucolon, elle a vu le jour le 11 février 1934 à Pointe-à-Pitre.

Tour à tour, journaliste, écrivaine et professeure, elle a eu le nom Condé en épousant notre compatriote, Mohamed Condé Kozicol, nom qu’elle choisira de garder même après la séparation du couple. Une forme d’attachement à notre pays et à sa Culture. 

Son aventure africaine débute en Côte d’Ivoire en 1959 avant de se poursuivre en Guinée où avec son époux et d’autres jeunes intellectuels panafricanistes de l’époque comme les antillaises Danielle Benjamin née Fignolet Joseph Noel Behanzin, Mme Diallo et des Africains comme Mme Ki Zerbo…

Elle se charge des cours de littérature et d’anglais au collège cours (actuel 2 octobre)

Une aventure teintée de déception avec le « complot « des enseignants de 1961 où des célébrités du monde de l’éducation comme le Professeur Djibril Tamsir Niane et son ami  Reotra furent embastillés. Ce désenchantement lui inspirera son premier ouvrage, Heramakono en attendant le bonheur où la romancière marquera son inquiétude sur la déviation que prenait la Révolution à laquelle elle croyait profondément.

À Conakry, Maryse Condé habitait à la Cité de Cameroun avec son mari 

Mohamed Condé Kozicol, lui-même journaliste et ancien Directeur National des arts et de la culture au haut-commissariat à la Jeunesse et à la Culture de l’époque. De leur union naquirent 4 enfants dont un garçon et trois filles qui restèrent avec leur Père après la séparation des Parents.

Ces enfants étaient, Sylvie Ancienne Employée de la BAD, Aicha avocat au barreau de Paris, Layla et Dénis Condé surnommé la terreur qui mourut très tôt.

Son Mari, Mohamed ou Mamady Condé Kozicol était l’oncle Paternel du grand journaliste et homme d’état Mamady Condé, ancien Ministre de la communication, des affaires étrangères, ancien Ambassadeur. 

Homme de théâtre et de Radio, il a longtemps animé la section culturelle de radio Guinée. D’après notre ami JBW, on lui doit la paternité des patronymes Keletigui et ses Tambourinis, Balla et ses Baladins, tirés des noms des deux chefs d’orchestres Balla  Onivogui pour les baladins  et Keletigui Traoré pour les tambourinis.

Sa résidence de la cité Cameroun qui ne désemplissait pas d’intellectuels avec des débats houleux inspirera plus tard son neveu Mamady Condé,  en éducation avec lui, à la noble profession de journaliste.

En sa qualité de Directeur général des Arts et de la culture, il participera à la production de plusieurs œuvres artistiques et culturelles des années 70 en Guinée avant de s’exiler en côte D’ivoire.

À la demande de feu Président Houphouet Boigny, il créera le Ballet National de Côte d’Ivoire qui donnera naissance plus tard à la compagnie Nationale d’art dramatique sous la Direction de Mohamed Lamine Akin, un autre ancien locataire de la cité de Cameroun.

Avant sa disparition, il créera à vridy canal à Abidjan, le restaurant Tribor Bâbord avec les fruits de mer comme spécialité.

Maryse Condé est décédée sans avoir obtenu le prix Nobel de littérature, alors que plusieurs années durant, so n nom a été cité parmi les nominés.

Elle laisse derrière elle une œuvre immense au sein de laquelle elle décrit les ravages du colonialisme et le chaos du postcolonialisme. 

Militante de la mémoire et de l’anticolonialisme, Maryse Condé est autrice de plus de 70 ouvrages. De la pièce de théâtre aux essais en passant par la fiction et les livres pour enfants, ses écrits sont inspirés par son parcours et ses combats.

Dors en paix grande guerrière de la plume.

Mamadou Dian DIALLO

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