Comme nous le disions tantôt, le décès d’un détenu à la Maison centrale de Conakry fait polémique. Alors que le ministère de la justice déclare qu’Elhadj Ibrahima Sow, le détenu en question, est mort des suites de maladie (diabète), l’un des fils du défunt soutient qu’il a été « assassiné ».
Interpelé le 24 octobre dernier à son domicile, Elhadj Ibrahima Sow est décédé le mardi, 17 novembre, à l’hôpital Ignace Deen après trois semaines de détention à la Maison centrale de Conakry.
« Le vieux Elhadj Ibrahima est certes décédé, nous le regrettons, mais il est décédé des suites de diabète à l’hôpital Ignace Deen à 22h », soutient Sékou Keita, conseiller en communication du le ministère de la justice garde des sceaux en précisant que le défunt « n’a subi aucun traitement qu’on peut qualifier de dégradant ».
Cette version du ministère de la justice garde des sceaux, tutelle de l’administration pénitentiaire, ne passe pas du côté de la famille du vieux Elhadj Ibrahima qui croit que ce dernier est mort des suites des « tortures » qu’il a subies en prison.
Contacté par les Grandes Gueules d’Espace, Boubacar Sow, un des enfants du défunt, soutient que leur papa « avait une santé de fer » au moment de son interpellation. On ne peut donc pas invoquer un cas de maladie pour expliquer sa mort.
« Mon papa a été assassiné, il a été tué par le pouvoir en place sous l’effet de la torture qu’on lui a infligé en prison. Je viens d’entendre que le papa est décédé à Ignace Deen. C’est bien sûr qu’il est mort à Ignace Deen mais c’est presqu’un corps qui a été déposé à Ignace Deen. Si toutefois on dépose un malade qui ne peut même pas remuer un doigt, il ne parlait rien, c’est un mort. Et nous constatons aussi les brulures sur son corps, les effets de tortures ; il y a les preuves ; nous avons les images », a rétorqué le fils de la victime.
Tout d’abord, Boubacar Sow a précisé que c’est à domicile que son père a été interpellé par les forces de l’ordre accompagnées de jeunes « loubards » qui détenaient des machettes et des gourdins. N’étant pas manifestants, il tirerait ses ennuis des reproches faites aux agents.
Elhadj Ibrahima Sow était mari d’une femme et père de neuf enfants. C’est lui seul qui se battait pour nourrir cette famille et scolariser ses enfants. Maintenant qu’il n’est plus, son fils Boubacar Sow se demande qu’est-ce qu’ils vont devenir ?
A signaler que la dépouille mortelle d’Elhadj Ibrahima Sow a été inhumée mardi sans qu’aucune autopsie ne soit effectué.
GS