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Niger : Diabaty Doré approuve « l’utilisation de la force » pour déloger les putschistes

À moins de 24 heures de l’expiration de l’ultimatum lancé par la CEDEAO à la junte nigérienne, l’instance ouest-africaine bénéficie du soutien de nombreux acteurs politiques de la sous-région. C’est le cas de Diabaty Doré, président du Rassemblement pour la République (RPR), parti membre de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD).  Pour ce leader politique guinéen, l’action des putschistes nigériens ne doit pas prospérer, puisqu’elle est insensée.

« Les militaires doivent comprendre aujourd’hui que c’est un coup d’État de trop. C’est un coup d’État qui n’a pas de sens, mené par des gens qui sont des assoiffés du pouvoir. Il (le chef de la junte, Ndr) prend le palais comme son champ ou son village. Il a fait un coup d’État peut-être parce qu’il s’est senti menacé d’être remplacé. Mais il n’est pas né avec le poste de la garde présidentielle. Aujourd’hui, ils (les militaires) doivent penser au peuple et instaurer la démocratie au Niger. 

Mahamadou Issoufou avait donné un bel exemple par rapport à l’alternance. S’ils (les putschistes) n’arrivent pas à comprendre, moi je soutiens l’intervention militaire, parce que si la CEDEAO ne prend pas ses responsabilités pour mettre fin à ces coups d’État, croyez-moi, la démocratie démocratie sera enterrée dans notre sous-région. Et si ce n’est pas la démocratie en Afrique, croyez-moi, aucun développement n’est possible« , a déclaré le leader du RPR  dans une interview accordée à Guinee114, ajoutant que la place de l’armée n’est pas au pouvoir.

« Comme disait le philosophe Platon, chacun a son rôle dans la cité : les gendarmes sont formés pour sécuriser la population et la cité. Les politiques, les administrateurs sont formés pour gérer la cité. Donc, tu ne peux pas quitter ton champ et aller dans le champ de l’autre. Si c’est ça, ils n’ont qu’à ôter la tenue. Personne ne leur a interdit de faire la politique. Les militaires qui sont censés élaborer des stratégies sur comment lutter contre le djihadisme, ce sont les mêmes qui viennent au palais pour faire un coup d’État. Mais où on va en Afrique ? », s’est-il interrogé.

Le président du RPR salue la décision de la CEDEAO d’envoyer une mission au Niger pour discuter avec la junte car, dit-il, il faut privilégier les négociations. Mais si cette option ne marche pas, il estime qu’il sera nécessaire de passer par la force pour empêcher la réussite de ce putsch. « Si ça réussit au Niger, demain ou après-demain, il y aura d’autres coups d’État. C’est pourquoi, il faut mettre fin à ça. Donc, si rien n’est fait avant l’expiration de l’ultimatum lancé par la CEDEAO, je soutiens l’utilisation de la force pour les déloger« , a fait savoir Diabaty Doré.

Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com.

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