Nouvelle Constitution: l’ancien ministre Bano Barry estime qu’un régime présidentiel avec un vice-président est «meilleur»

Les travaux du débat d’orientation constitutionnelle se poursuivent devant le CNT. Chacune avec ses  propositions concernant la future constitution du pays, les composantes de la société guinéenne se relaient devant le parlement de la transition qui a initié cet exercice.

Invité de nos confrères de Fim FM, le 1er juin 2023, Pr Alpha Amadou Bano Barry, Sociologue, a donné son point de vue, en ce qui concerne particulièrement le type de régime qu’il faut au pays. L’ex ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation estime qu’un régime présidentiel avec un vice-président compte tenu de sa configuration ethnique, est «le meilleur» pour la République de Guinée.

«Compte tenu de la configuration ethnique de la Guinée, compte tenu des pesanteurs qui existent dans cette société, pour moi le meilleur régime, c’est un régime présidentiel avec un vice-président. Pourquoi ? Pratiquement la question ethnique apparaît en Guinée à trois (3) niveaux: à l’élection présidentielle, aux nominations dans l’administration et dans l’accès aux marchés publics de l’État.

Dans la vie courante de tous les jours, la question ethnique n’existe pas. Si vous voulez vous marier, vous découvrez la femme que vous voulez, vous ne vous posez jamais la question sur son appartenance ethnique.

Dans un pays comme la Guinée, pour étouffer la question ethnique, si vous remarquez, elle n’apparaît qu’au deuxième tour. Rarement au premier tour. Ce qu’il faut faire, c’est d’avoir un ticket président et vice-président. Si vous avez un ticket, vous aurez des combinaisons mathématiques si compliquées que la question ethnique ne peut plus être mise de l’avant», a expliqué Pr Alpha Amadou Bano Barry.

Et l’ancien ministre d’ajouter: « Pour qu’il y ait une unicité du pouvoir, il est préférable d’avoir un président avec un vice-président qui est en fait son second et il gère directement. Il utilise le cabinet de la présidence pour pouvoir l’aider à gérer le gouvernement et que toutes les nominations passent à l’assemblée nationale pour les ministres et les ambassadeurs. Pas pour que les députés refusent mais pour qu’ils auditionnent ceux qui vont devenir ministres pour faire une note technique au président de la République. En disant: vous voulez nommer telle personne nous l’avons écouté sur les questions liées à son secteur. Nous pensons qu’il a la compétence nécessaire. Il nous a prouvé qu’il a une vision.

À mon avis que les ministres aient la latitude de proposer les cadres de leurs cabinet mais que cela passe par le conseil interministériel pour qu’il y ait un débat dossier sur dossier. C’est-à-dire qu’on ne dépose pas un nom. On dépose à la fois le CV mais aussi les diplômes et on dépose l’original qui est photocopié par le ministre et qui va le déposer. Donc, on dépose l’original, le ministre photocopie et on dépose en conseil interministériel et puis on évalue les dossiers. Sur chaque poste, il faut qu’il y’ait un minimum de trois dossiers, on évalue, on classe les trois personnes et on va en conseil des ministres pour débattre. Et à la fin, le président signe le décret de nomination».

L’Universitaire estime que quand les personnes qui sont nommées sont compétentes, choisies en toute transparence sur la base de leur capacité ou performance, il y a beaucoup plus de chances qu’elles soient honnêtes et sérieuses au travail.

Mamadou Macka Diallo

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