L’interrogatoire sous fond de révélations du capitaine Moussa Dadis Camara dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 s’est poursuivi cette semaine au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
Après le passage de tous les avocats (défense et partie civile), le parquet a repris la parole pour demander des précisions à l’accusé. A la suite du parquet, la parole est revenue à la partie civile, toujours pour des questions de précision.
Dans la foulée, un des avocats a posé une question relative à un entretien financier dont bénéficierait le capitaine Moussa Dadis Camara de la part de l’ancien président Alpha Condé pendant son exil à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. L’ancien chef de la junte s’est montré offusqué par cette question et a dit ne pas vouloir répondre.
«Je ne voudrais pas entrer dans des détails inutiles parce que ça n’intéresse pas. Ce n’est pas pour ces faits que je suis ici. Je me prête juste à ces questions pour ne pas dire que je suis en train de fuir, sinon les faits pour lesquels je ne suis pas là, je n’en ai pas besoin. Je dis que je ne réponds pas à cette question. Vous n’allez pas m’obliger, je ne réponds pas à cette question», lance-t-il sous l’insistance de l’avocat.
Au moment des plaidoiries, a poursuivi l’avocat ivoirien, je vais produire des pièces pour démontrer que ce qui a été dit n’est pas vrai. Vous avez reçu de l’argent. Chaque fin de mois vous receviez de l’argent du Pr Alpha Condé. Je vais exhiber les pièces.
Et le capitaine Moussa Dadis Camara de réagir à nouveau. «Même si j’ai reçu de l’argent, est-ce que c’est l’argent de la famille de quelqu’un? Même si cela était le cas, c’est l’argent de la famille de quelqu’un ? Par rapport aux plaidoiries et consort, l’argent dont maître parle, est-ce que c’est l’argent de quelqu’un ? Est-ce que ce n’est pas l’argent de la nation? » a rétorqué l’ancien président de la transition de 2009.
Diop Ramatoulaye
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