Maître Jean Baptiste Jokamé Haba, membre du pool d’avocats de Dadis Camara, ancien président de la transition de 2009 s’est exprimé ce jeudi sur la tenue du procès des événements du 28 septembre 2009, sur la radio Espace Guinée.
Si jeune avocat se dit très soulagé par l’avancement des préparatifs de ce procès emblématique, il se montre par contre assez pessimiste quand à la tenue du procès à la date du 26 septembre indiquée par les autorités judiciaires.
« Même si cette probabilité devenait « une réalité » parce que les autorités qui doivent organiser ce procès le voudraient, il y a tellement d’éléments qui ne permettent pas de manière objective que le procès se tienne le 26 septembre 2022. Il y a des éléments totalement légaux et il y a même des éléments logistiques qui ne permettraient pas que ce procès se tienne oubliant que pour que ce procès se tienne, il est question de construction d’un tribunal ad-hoc. Ce qui n’est pas totalement terminée. On ne peut donc pas tenir un procès d’une telle envergure dans un espace qui n’est pas totalement prêt pour cela alors même qu’on a passé toutes ces années-là », a expliqué Maître Jean Baptiste Jokamé Haba tout en pointant du doigt des éléments légaux qui ne sont pas entrain d’être respectés par la procédure.
« Il y a que le tribunal n’est même pas constitué. On ne peut donc pas parler de la fixation d’une date alors que même le tribunal n’est pas constitué. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs. L’autre élément légal est lié au délai de comparution. Lorsqu’on doit tenir un procès pénal, le parquet qui poursuit doit délivrer des citations et il faut dix jours pour la personne qui réside dans le ressort du siège du tribunal, vingt jours pour la personne qui réside ailleurs sur le territoire national et trois mois pour une personne qui réside en dehors du pays », a t-il précisé en faisant allusion à la situation actuelle de Dadis Camara qui vit au Burkina Faso et d’autres accusés dans le dossier qui se trouvent hors du pays.
Tout de même, Maitre Jokamé a déclaré que son client quant à lui, est prêt à tout moment à répondre aux questions des juges.
En séjour à Conakry, le chef de la délégation de la Cour Pénale Internationale a déclaré que l’ouverture du procès « pourrait être ajournée « .
Diop Ramatoulaye
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