Oyé Guillavogui à la barre: « Dans les conditions légales, il ne devait même pas comparaître …’’ (Me Béa, avocat de la défense)

Ouvert le 15 mars dernier, le procès de Oyé Guillavogui accusé de détournement de plus de 50 millions de dollars au préjudice de l’Etat guinéen, s’est poursuivi le 22 mars 2023 avec la présence effective, cette fois-ci, de l’accusé devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). 

 
Au cours de cette audience, le débat a principalement porté sur l’exception soulevée par l’avocat de la défense qui a rappelé qu’il y a déjà un pourvoi devant la cour suprême, donc il faut attendre que cette juridiction se prononce.
 
«Dans les conditions légales, il ne devait même pas comparaître devant cette juridiction pour la bonne et simple raison que cette affaire est pendante devant la cour suprême, il y a un pourvoi. Mais comme on a voulu mal interpréter, mal appliquer l’article 477 pour éviter qu’il ne soit brutalisé, il a par sagesse accepté de comparaître. Sinon l’article 477 est applicable à un prévenu qui consent à être jugé. Comme il ne peut pas librement de la prison civile venir au tribunal c’est pas un prévenu libre, alors il vient, escorter par la force publique. Mais tel n’est pas le cas d’un prévenu qui dit que moi je ne viens pas parce que mon dossier n’est pas là. Mais par sagesse il a accepté, il est venu qu’il en soit remercié, j’étais d’avis contraire. Le débat qui a eu lieu ici, la défense soutient mordicus qu’il n’y a pas un dossier à la CRIEF parce que la décision qui provoque le procès fait l’objet d’attaque devant la cour suprême. Le parquet soutient le contraire en disant que dans cette affaire le recours n’est pas opportun, il n’est pas par la loi. En cela, emboîter par la partie civile. Nous comprenons toute cette argumentation mais ce débat doit avoir lieu juridiquement où? C’est devant la cour suprême. Seuls les magistrats de la cour suprême, la chambre pénale peut alors départager les parties. Les arguments avancés aujourd’hui devaient être avancés devant la cour suprême qui est légalement saisie de la procédure et qui a même réclamé le fond du dossier. En principe, ce dossier était censé être devant la cour suprême mais nous avons compris que c’est le forcing, soit on a un calendrier, on veut humilier. Et le seul crime que Monsieur Oyé Guillavogui  à eu commettre dans cette affaire, c’est une fois de plus je le dis et je le répète d’avoir été investi pendant plus de 11 ans de la confiance inestimable et intarissable de l’ex-président de la République, professeur Alpha Condé», a laissé entendre maître Salifou Béavogui, avocat de Oyé Guillavogui.
 
À noter que le délibéré de cette exception est attendu le 29 mars prochain.
 
Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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