Je suis étonné de constater que l’essentiel des commentaires sur les conclusions du sommet des Chefs d’Etats de la CEDEAO, sont superficiels en ignorant totalement les raisons réelles qui font que la Guinée n’a pas été jusqu’à présent sanctionnée.
En effet, contrairement au Mali où la quasi-totalité des acteurs sociopolitiques et culturels s’étaient accommodés ou solidarisés à la junte dans ses ambitions irréalistes de faire de la transition un mandat en violation des principes et règles établis dans la Sous Région, en Guinée l’écrasante majorité des Forces Vives de la Nation ne sont pas dans l’optique utopique et dangereuse pour le devenir de la Nation, qui consistent à considérer la transition comme une période d’engraissement personnel et de fin de tous les maux dont souffre la République pour son développement socio-économique et culturel.
En réalité, étant au bain des faits sans tambour, ni trompette, je sais que la CEDEAO, disons la communauté internationale en général, qui ne sanctionne pas par simple goût de sanctionner, considère qu’en Guinée il y a de la matière à travers ses acteurs sociopolitiques sur lesquels ont peut compter pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.
Dans une telle configuration, le bon sens voudrait que la communauté internationale encourage et accompagne un dialogue franc et direct entre le CNRD et cette grande majorité des Forces Vives de la Nation pour le recadrage de la transition.
Pour cela, si la démarche entamée par le PM est objective, sincère et réaliste, le moratoire d’un mois accordé, peut nous permettre de retrouver le chemin de la raison et éviter des sanctions futures à la Guinée dans un contexte de paupérisation croissante des populations depuis le 05 septembre 2021.
De toute évidence, la raison pour laquelle la Guinée n’a pas été sanctionnée, n’est ni à gauche ou à droite, mais dans l’existence d’une forte majorité des Forces Vives de la Nation qui constitue un contre poids objectif et démocratique au CNRD dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Le CNRD doit dire ainsi merci à nous les acteurs sociopolitiques qui ne cherchons pas à manger ou se positionner avec lui, mais l’aider à comprendre les enjeux de la transition et l’évolution du monde, pour lui permettre de sortir par la grande porte de l’histoire.
Abdoul Sacko
Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée