,

Pépé Francis Haba : « Nous avons quitté l’ANAD parce que nous ne nous sentions plus chez nous »

Près d’un mois après la démission de six partis politiques de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie), les raisons de leur départ continuent de faire débat. Lors d’une récente sortie médiatique, le président du parti Nos Valeurs Communes (NVC), Étienne Soropogui, a accusé le pouvoir d’avoir orchestré ces démissions dans le but d’affaiblir Cellou Dalein Diallo, qui dirige cette coalition politique.

Mais Pépé Francis Haba, le président l’Alliance pour la République (APR), la coalition créée par les démissionnaires de l’ANAD, a démenti cette version ce mardi, 08 août 2023 chez nos confrères de FIM FM. Selon lui, leur départ est motivé principalement par une volonté de participer à l’animation de la vie politique en vue de mieux se préparer pour les futures échéances électorales.

« Nous voudrions être au courant de l’exécution de toutes les activités qui concourent au retour à l’ordre constitutionnel de façon à ce que nous nous préparions concomitamment sur le terrain, de façon à ce que nous puissions être à jour de ce qui se passe de l’autre côté. Parce qu’à l’ANAD, là où nous étions, nous n’avions ni visibilité ni lisibilité (sur la conduite de la transition) étant donné que nous sommes des jeunes formations politiques. Nous avons quitté nos fonctions dans le privé pour venir être politiques et conquérir le pouvoir. Nous avons dit que le meilleur moyen pour nous de conquérir le pouvoir, c’est de participer à l’animation de la transition. De ne pas rester éternellement dans notre posture de contestation », a-t-il indiqué.

Mais ce n’est pas tout. Le président de l’UGDD soutient qu’ils ont aussi écouté leurs soutiens, qui n’approuvaient la posture qu’ils adoptaient au sein de l’ANAD. « À l’ANAD, nous étions les premiers à applaudir et à danser pour le CNRD. Quand la question de la mise en place du cadre de dialogue inter guinéen s’est posée, ça a été une discussion extrêmement houleuse. Nous étions près de 25 formations politiques à l’époque au sein de l’ANAD. Il y avait certaines formations qui voulaient participer et il y avait d’autres qui ne voulaient pas. Finalement, la majorité a décidé qu’on n’y participe pas. Et donc, dans ces conditions-là, tout le monde était obligé maintenant de défendre la voix de la majorité, et ça c’est une chose.

Quand nous avons fait aussi le tour de toutes les chancelleries, que ce soit l’ambassade des États-Unis, que ce soit les Nations-Unies, que ce soit la CEDEAO, tout le monde nous demandait d’aller participer au cadre de dialogue. Mais malheureusement, nous donnions quelques fois des motifs que nos partenaires techniques et financiers ne comprenaient pas. Il y a aussi nos structures à la base : vous savez, quand on est politique, il faut faire attention pour ne pas perdre ses structures. Nos structures nous demandent de prendre notre destin en main, de participer au cadre de dialogue, de nous organiser, d’aller sur le terrain, de redynamiser nos différentes structures.

Les personnes ressources qui nous accompagnent aussi nous demandaient d’intégrer le cadre de dialogue, de contribuer à l’apaisement de la transition, et c’est ce que nous avons fait. Je pense que nous n’avons fait que répondre aux aspirations légitimes de tous ceux qui nous soutiennent », a fait savoir Pépé Francis Haba, ajoutant qu’ils ne se sentaient plus chez eux. « Nous avons quitté parce que nous ne nous sentions plus chez nous, nous avons quitté parce que nous voudrions maintenant proposer nos propres idées aux populations, parce nous voudrions préparer les élections à venir. Notamment les élections locales et législatives. Nous voudrions avoir notre propre candidat pour la présidentielle ».

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

Articles similaires