,

Permutation des DG et DGA: l’autre supercherie de l’entourage ?

Dans un courrier en date du 22 juin 2023, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a demandé aux chefs des départements ministériels de faire des propositions de permutation des directeurs généraux et directeurs généraux adjoints des organismes publics. Les membres du gouvernement avaient jusqu’au 30 juin 2023 pour s’exécuter. Une directive controversée mal perçue au sein de l’opinion publique derrière laquelle beaucoup voient la nouvelle trouvaille de certains collaborateurs du président visant à les aider à prendre ou reprendre le contrôle de certains services par le biais de la nomination de leurs protégés à la tête desdits entités. 

De plus en plus, les agissements donnent raison à ceux qui doutent sur la probité et la sincérité de certains membres de l’entourage du président, décidés vaille que vaille, selon une certaine opinion, à assouvir leurs intérêts égoïstes en abusant toujours subtilement, du sens d’écoute et de la confiance du patron du palais Mohamed V. Que reproche-t-on vraiment aux DG et DGA au point de pousser le président Doumbouya à tolérer une telle mesure dont l’aboutissement, on le sait tous,  sera de repositionner des DG ou DGA parrainés et insérer  de nouveaux valets qui vont devoir leur promotion à ces mêmes proches ?

Veut-on sanctionner les directeurs qui ne versent pas de «dividendes» à d’insatiables membres de l’entourage présidentiel ?   Les faux recruteurs tapis dans les couloirs du palais Mohamed V sont ils en train de gagner là encore un autre challenge dans leur obsession à se servir du pouvoir au détriment de la volonté du président du CNRD à léguer une administration et des finances publiques assainies et moralisées.

Si tout le monde, y compris le président Mamadi Doumbouya, laisse faire, cette opération à laquelle l’administration publique de la République de Guinée s’apprête à entrer, il faut dire que le régime actuel aura créé un mauvais précédent.

S’il y a des responsables en manque de résultats où dont le chef de l’Etat n’est pas satisfait du niveau de rendement, pourquoi ne faut-il pas simplement prendre un décret à cet effet ?  Pourquoi prendre Paul et l’envoyer à la place de Pierre pour une durée de six mois à l’issue de laquelle période une évaluation est prévue pour constater, dit-on, les résultats des uns et des autres ? Pourquoi envoyer un directeur moins performant dont les parrains sont tapis à la présidence, pour aller prendre la place d’un autre qui est sur une bonne trajectoire ?

Autant de questions qui font appelle à plusieurs hypothèses et suscitent controverse et spéculation dans la cité.  Une mauvaise saison pour les dirigeants d’entités publiques sans soutiens au palais. Les plus malheureux sont ceux là qui font face à une adversité inouïe depuis leur nomination à des postes que certains proches du président avaient déjà promis ou réservés pour leurs candidats.

Ousmane Diakité

Articles similaires