Politisation à outrance de l’éducation en Guinée : Aboubacar Soumah (SLECG) monte au créneau

Le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, a profité de la dernière assemblée générale du SLECG pour le compte de l’année 2020, pour discuter avec ses camarades qui se battent à ses  côtés pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants.

A la question de savoir ce qui lui a beaucoup marqué au cours de l’année 2020 par une poignée de journalistes, le leader syndical  a retenu « la politisation à outrance du système éducatif guinéen ».

« Ce qui m’a beaucoup marqué cette année 2020 c’est le refus catégorique du gouvernement de faire face aux revendications des enseignants, aux cris de cœur des enseignants. Des enseignants qui vivent de façon misérable en Guinée et qui ont demandé à améliorer tant peu soit leurs conditions de vie, et le gouvernement est resté sourd, il n’a pas pu faire face à ces revendications (…)

Qu’est-ce que nous avons encore remarqué? C’est la politisation à outrance de l’éducation en République de Guinée. Aujourd’hui en Guinée si tu n’es pas militant du parti au pouvoir tu ne peux pas être nommé à un emploi dans l’éducation. Tous les chefs d’établissements sont du RPG. Les inspecteurs régionaux, les DPE sont du parti. Si tu n’es pas militant, on ne peut pas te nommer que tu sois compétents ou pas. Au moins que ça soit des compétents, même si tu es du parti. Il suffit seulement d’être membre du parti pour être nommé même si on n’est pas compétent. C’est ce que nous dénonçons.

Il y a des exemples à travers le pays au niveau de certains établissements tel que le proviseur du lycée Bonfi qui, on ne sait quelle formation pédagogique ou académique il a eu et quelle grade il a eu pour être à ce poste-là et qui, aujourd’hui emprisonne les enseignants, qui déshabille les enseignants, celui qui prend des décisions de nature à ternir l’image de l’enseignant et dès que vous parlez il dit j’appelle la Présidence. Lorsque le ministre prend une décision, il va à l’encontre de cette décision, la décision du ministre n’est jamais appliquée dès que le ministre parle, il a peur de perdre son poste. Le DCE de Matam a peur de  perdre son poste s’il va à l’encontre des décisions de Bérété qui est proviseur du lycée Bonfi mais où allons-nous? Quand nous voyons à Kamsar toutes les femmes qui ont été mutées par un adjoint au DPE parce que c’est un membre influent du RPG et le DPE déclare qu’il a même peur de sa place, s’il va à l’encontre de cette décision-là. C’est ce qui se passe à travers tout le pays aujourd’hui. La formation ne peut pas fonctionner comme ça. Donc c’est pour cela nous dénonçons aujourd’hui la politisation à outrance du système éducatif. Et tant que cela n’est pas fait, l’éducation ne peut pas aller de l’avant en Guinée », croit savoir Aboubacar Soumah.

Pour les perspectives de l’année 2021, l’imperturbable leader syndical annonce que le combat pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants va continuer quelques soient les « obstacles ».

Mamadou Macka Diallo

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