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Position du tribunal criminel de Dixinn sur la requalification des faits : un avocat de la défense fulmine et met en garde

Le Président du Tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, compte joindre l’affaire des évènements du 28 septembre au fond pour statuer sur la question de requalification des faits en des crimes contre l’humanité conformément à la sollicitation du ministère public.

Maître Jean Baptiste Jocamey Haba, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara souligne qu’ils ( les avocats de défense) vont saisir le Conseil Supérieur de la Magistrature pour insuffisance professionnelle du tribunal .

« Je vais commencer par vous dire clairement que c’est une journée triste pour notre justice. Une journée triste pour ce procès… Mais nous ne sommes pas étonnés. La journée d’aujourd’hui a clairement indiqué le parti pris du tribunal depuis le début. Alors, je peux vous assurer, l’article 407 du code de procédure pénale est très clair. Lorsque, pour une demande, les avocats ou des accusés ont déposé des conclusions écrites, le tribunal est tenu de statuer. Et le droit pénal, est d’interprétation stricte. Le juge est soumis à l’autorité de la loi. Il ne peut pas en décider autrement. Sa mission aujourd’hui, était de tout simplement mettre cette affaire en délibéré et décider d’un jour pour statuer. Et, il doit statuer par écrit en motivant point par point, tenant compte des conclusions qui lui ont été présentées, des réquisitions qui lui ont été faites également par le parquet, avant de lire ses décisions », a estimé maître Haba.

L’homme en robe noire ajoute.

« S’il prend le soin de joindre au fond, rassurez-vous que, même s’il n’a pas visé des dispositions de la loi, il a voulu faire allusion à l’article 429 du code de procédure pénale. Ces dispositions s’appliquent en matière correctionnelle, pas en matière criminelle. Nous, nous allons tout simplement décider de ne pas être là le 25 mars. Mais nous allons surtout saisir le conseil supérieur de la magistrature pour insuffisance professionnelle parce que, ce qui s’est passé, n’est pas important, ce n’est pas bien pour l’image du pays. Et nous pensons que, la décision est déjà connue avant même que nous ne venions. On ne peut pas nous tendre un piège pour des professionnels que nous sommes, pour que nous attendions, le jour du délibéré, le tribunal vient dire :nous requalifions les faits. En ce moment là, on ne pourra plus rien », a-t-il laissé entendre

Aliou Diaguissa SOW

Tel: 627 51 44 41

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