Poursuites judiciaires contre des leaders du FNDC: Col. Mamadi Doumbouya n’y est pour rien (Tribune)

(Par Naby Laye Moussa ) Poursuivis pour injures publiques à l’égard des membres du CNT, et outrages à magistrat, Alpha Midiaou Bah surnommé ‘’Djani Alpha’’, Oumar Sylla alias ‘’Foniké Mengué’’ et Billo Bah, tous membres du FNDC, ont été arrêtés manu militari par les services de police sur instruction du procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Depuis, des voix s’élèvent, au sein de la classe politique et de la société civile pour accuser ouvertement le CNRD et son président d’être derrière ces arrestations musclées. Le Palais Mohammed V réfute ces accusations et invoque le principe de séparation des pouvoirs.

Depuis plusieurs mois, les infractions commises sur les réseaux sociaux ou par le biais de tout autre moyen de communication, trouvent systématiquement ou presque une réponse pénale proportionnée à leur gravité. Ce n’est pas le fait du Prince. Loin de là. Mais l’expression d’une volonté ferme incarnée par le procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Connu pour son intransigeance d’airain sur le respect de la loi, Charles Wright ne fait ni de passe-droit ni de marchandage quand il s’agit d’appliquer la loi. Colonel Balla Samoura, un ponte du CNRD en a pris pour sa grade. ‘

’Dure lex, sed lex’’, la loi est dure, mais c’est la loi, dit-on généralement. Et le rappeur Djani Alpha, auteur présumé de propos injurieux à l’égard des membres du CNT sur les réseaux sociaux, Billo Bah et Foniké Mengué, accusés d’avoir relayé ces propos par les mêmes canaux et de s’être fendus de termes considérés comme outrageants vis-à-vis des magistrats, n’échappent pas à cette maxime. Suffisant pour déclencher à leur encontre, l’action publique. Dès lors, recherchés par la justice, les trois hommes, tous responsables du FNDC opposent une résistance mâtinée d’arrogance.

Mais ils sont finalement interpellés, mardi 5 juillet, par des agents de police, contraints d’utiliser la force face à leur refus manifeste d’obtempérer. De quoi susciter la polémique sur la brutalité de leur arrestation. Mais le parquet général près la Cour d’appel de Conakry, qui s’appuie sur des dispositions du code de procédure pénale, invoque la régularité de la procédure d’arrestation et justifie, dans un communiqué, l’usage de la force tout en dénonçant un scénario je cite ‘savamment préparé pour des fins de publicité de nature à jeter du discrédit sur les agents des forces de défense et de sécurité’.

Mais au-delà du procureur général Charles Wright, c’est le CNRD et son Président, Colonel Mamadi DOUMBOUYA qui sont pointés du doigt. Certains responsables de la classe politique et de la société civile les accusent sans ambages de commanditer ces arrestations dans le but d’étouffer le FNDC.

Un mauvais procès, rétorquent des officiels du CNRD qui excipent de l’impossibilité pour eux de s’ingérer dans les procédures judiciaires sous peine de violer le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs tel que prévu dans la Charte de la Transition. Mieux, ils rappellent que c’est le président Colonel Mamadi DOUMBOUYA qui, aux lendemains du 5 septembre 2021, a libéré les militants pro-démocratie injustement et arbitrairement détenus par l’ancien régime. Pour mémoire, soulignent-t-ils, aucune procédure judiciaire pour outrage au chef de l’Etat n’a, à ce jour, été engagée sur instruction du Colonel Mamadi DOUMBOUYA qui est pourtant copieusement attaqué, voire offensé sur les réseaux sociaux par ces mêmes responsables du FNDC, désormais en conflit avec la loi. Au demeurant, la mansuétude du Chef suprême des Armées, clament-ils, se resume à sa personne, et n’a, de ce fait, pas vocation à s’étendre à la justice qui reste souveraine et indépendante dans les affaires dévolues à son magistère. La messe est dite.

Les trois responsables du FNDC arrêtés, et d’autres acteurs de la société civile et de la classe politique activement recherchés par la justice, se trompent manifestement en prenant pour cibles le CNRD et  son président, Colonel Mamadi DOUMBOUYA, qui sont plus que jamais déterminés à faire de l’indépendance de l’appareil judiciaire, une évidente réalité en Guinée. N’en déplaise à ceux qui s’abritent derrière l’exercice d’une liberté pour justifier son abus.

Naby Laye Moussa Sylla

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