Le Gouvernement guinéen envisage le prélèvement de cinq pour cent (5%) sur les salaires indiciaires des fonctionnaires et agents de l’Etat. Cette mesure devrait entrer en vigueur à la fin de ce mois d’août. L’initiative ne passe pas chez certains fonctionnaires, notamment les enseignants qui ne cessent de se plaindre de leur maigre salaire et tant d’autres problèmes liés à leurs conditions de vie et de travail.
Ce mardi, 24 août 2021 nous avons interrogé le secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE) par rapport à cette actualité. Michel Pépé Balamou a fait savoir qu’au niveau de sa structure, ils ne sont « nullement opposés à une quelconque cotisation sociale… » Ils dénoncent tout de même la forme qui leur est offerte.
« Nous au niveau du syndicat national de l’éducation, nous ne sommes nullement opposés à une quelconque cotisation sociale qui soit de nature à offrir aux travailleurs de façon générale et aux enseignants de façon particulière, une assurance maladie qui le permettra d’échapper aux maladies professionnelles et aux maladies d’accident de travail. Mais nous dénonçons la forme qui nous est offerte en l’état. D’autant plus qu’il n’y a pas eu de large campagne de communication, d’information et de sensibilisation des travailleurs sur un certain nombre de préalables qui sont entre autres : c’est-à-dire, il faut d’abord savoir qu’est-ce que l’INAMO ? Quelles sont les maladies qui vont être prises en charge ? Quelles sont les personnes concernées si c’est le travailleur, sa femme, ses enfants et à hauteur de combien de pour cent ? Rien de tout ça là n’est mentionné même si c’est mentionné mais ce n’est pas mis à la disposition des travailleurs et surtout des enseignants. Donc nous, nous avons dit à quel pourcentage ? Ou bien ce sont des évacuations sanitaires à l’extérieur, c’est ça seulement qui va être pris en charge ? Celui qui est à Horê Fello, Gagnakaly, à Youkoukoun, à NZoo, quand il tombe malade, quelles sont les structures adéquates hospitalières mises en place pour les premiers soins ? Donc on ne nous a pas dit quels les hôpitaux publics ou privés dignes de nom qui sont prêts à accueillir les malades de ces maladies professionnelles. On ne nous a pas dit quelles sont les officines et les pharmacies qui peuvent assurer les premières ordonnances lorsque le travailleur va tomber malade. On ne nous a rien dit de tout cela et c’est à la dernière minute on nous dit oui ! On vient vous défalquer cinq pour cent (5%) et avec des syndicalistes et surtout pire des syndicalistes qui sont à la retraite », a expliqué Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE avant de dénoncer les gestionnaires de ces éventuels prélèvements qui pour lui jouent à « l’opportunisme et défendent leurs poches… »
« Puisqu’à leur temps, ils se sont opposés au prélèvement de cinq pour cent (5%) en 2016. Lorsque l’Etat avait prélevé, ils avaient dit de rétablir et ça été rétabli. Parce qu’en ce moment eux ils étaient en fonction. Maintenant les 70% de ceux qui sont à l’origine de çà-là, les syndicalistes-là c’est des fonctionnaires retraités. Comment on peut faire cotiser les fonctionnaires en activité pour faire gérer leur argent par des fonctionnaires à la retraite parce qu’ils sont syndicalistes ? Donc nous nous pensons que ces syndicalistes-là jouent à l’opportunisme et défendent leurs poches dans les institutions sociales. Notamment la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), l’institut national d’assurance maladie obligatoire (INAMO) et le conseil économique, social, culturel et environnemental. Nous nous pensons qu’il y a des préalables qu’il faut remplir », a-t-il martelé.
Mamadou Macka Diallo
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