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Présentation de la politique générale du gouvernement : Marc Youmbouno fait un regard critique

Le 27 mai dernier, le Premier ministre, Bah Oury, a présenté la politique générale de son gouvernement devant les membres du Conseil national de la transition (CNT). Le Premier ministre est largement revenu sur les missions assignées à son gouvernement par le chef de l’État. En marge de l’assemblée générale hebdomadaire du RPG Arc-en-ciel, Marc Youmbouno, membre du bureau politique national, a fait une analyse des trois axes détaillés par le Premier ministre.

« En ce qui concerne la présentation de la politique générale par le Premier ministre au niveau du CNT, ce n’est pas une première. Une fois qu’un Premier ministre est nommé, il est tenu de présenter la politique générale que son gouvernement doit mettre en œuvre. Donc, pour cette fois-ci, bien sûr avec un peu de retard, le Premier ministre s’est prêté à cet exercice. Il a commencé d’abord par énumérer les missions que, selon lui, le Président de la transition lui a assignées. Ces missions ont trois axes : l’axe social, l’axe économique et l’axe politique. Selon lui, pour l’axe social, il faut établir le vivre-ensemble. C’est-à-dire créer les conditions pour qu’il y ait la paix, la quiétude, l’entente et la solidarité entre tous les citoyens. Par rapport à ce premier axe de sa mission, nous sommes tous des citoyens guinéens. Est-ce qu’il y a un bon vivre-ensemble actuellement ? Peut-on parler de bon vivre-ensemble quand les principaux acteurs politiques sont écartés de la discussion de la chose politique ? Peut-on parler de bon vivre-ensemble quand des dignitaires qui ont servi le pays loyalement croupissent depuis plus de deux ans en prison sans preuves ni jugement ? Donc, jugeons cet axe de sa mission. Quel est le niveau d’exécution ? », a expliqué Marc Youmbouno ce samedi 1er juin 2024, au siège du parti à Gbessia dans la même commune.

Pour lui, concernant l’axe économique, les Guinéens ne vivent pas mieux aujourd’hui qu’au moment du régime d’Alpha Condé. « L’axe économique vise à amorcer le développement économique afin d’assurer le bien-être des populations guinéennes. C’est-à-dire faire en sorte que l’on amorce un développement économique pour assurer la prospérité à tous les citoyens guinéens. Cela fait maintenant deux ans, est-ce que le citoyen guinéen vit bien ? Par rapport aux temps d’Alpha Condé, prenons certaines conditions de vie : l’électricité, l’internet, la presse, l’eau, les prix – qu’est-ce qui était meilleur ? C’était hier. Donc, en jugeant cet axe, vraiment, le résultat est presque négatif. Parce que ce qui a été corrigé nous a ramenés dans la misère. S’ils disaient qu’on était pauvre, aujourd’hui nous tendons vers la misère », a laissé entendre l’ancien ministre du Commerce avant d’analyser l’axe politique.

« Selon lui, il lui a été demandé de bâtir les fondamentaux de l’État, un État de droit à travers la mise en place d’institutions fortes, crédibles avec une justice comme boussole pour tous les citoyens. Où en sommes-nous ? Est-ce que la boussole tient ? Elle s’est fracassée. Quand les décisions de justice ne sont pas rendues, quand certaines sont rendues et qu’on refuse de les exécuter. La CEDEAO demande même de libérer Kassory et ses compagnons. Certaines juridictions de la CRIEF demandent de libérer Kassory, la Cour suprême, mais quelqu’un dit non. Est-ce qu’il y a la justice pour tous les citoyens ? Il n’y en a pas. Après, dans son intervention, le Premier ministre dit que l’exécutif n’intervient pas dans le judiciaire. Est-ce que c’est vrai ? Ça peut être vrai dans une situation normale. Mais même en Europe, à un certain niveau, l’exécutif intervient. Les grâces et autres, les négociations, la diplomatie interviennent dans certains cas », a-t-il martelé.

Mamadou Macka Diallo  

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