L’humanité célèbre la journée internationale de la liberté de la presse le 3 mai prochain sous le thème « l’emprise du numérique sur la presse ». En prélude de cet événement, nous avons lancé le débat en donnant la parole à deux responsables au niveau de la presse imprimée pour savoir l’impact que le numérique peut avoir sur la presse particulièrement celle en version papier, les journaux.
Pour certains, c’est la fin des journaux imprimés à travers le monde au profit du numérique si les professionnels de l’information ne s’y adaptent pas. C’est le cas de Ibrahima Koné, directeur général du quotidien national Horoya.
« Les numériques ont encore de beaux jours devant eux et tout journaliste, toute maison d’édition doit pouvoir s’aligner sinon vous allez disparaître. Aujourd’hui tous les grands journaux sont en PDF sur internet avant la sortie du journal papier. Du coté de Horoya, tous les décideurs Guinéens ont le journal en PDF avant la sortie du journal papier et bientôt on va essayer de faire des abonnements du journal Horoya en PDF à l’image de tous les quotidiens du monde. Ce qui reste clair, le journal papier existe partout. Le journal papier était une autre époque. Ceux qui l’appréciaient, c’était leur époque à eux. Nous notre époque, on veut aller plus vite, on veut être mieux informé. Et dans cette dynamique, il y a un problème. Toutes les grandes maisons, que ça soit Jeune Afrique, Le monde ou Horoya, on a le papier et on a le numérique. Mais il n’y a pas de comparaison entre les deux. C’est deux mondes sont différents. C’est le temps du numérique…Aujourd’hui les journaux papiers meurt », soutient Ibrahima Koné, directeur général du quotidien national Horoya dans un entretien accordé à un groupe de Journalistes le vendredi 29 avril 2022 dont celui de Guinee114.
Le président de l’association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), Alpha Abdoulaye Diallo, lui n’est pas de cet avis. Il estime au contraire que l’avènement du numérique a été un atout pour les journaux imprimés. « Ce n’est pas du tout une presse qui est appelée à disparaître. Nous faisons partie intégrante de la marche du monde et lorsque vous faites partie intégrante de la marche du monde médiatique, toutes les nouvelles réalités il faut les vivre, il faut s’adapter parce qu’on n’assiste pas au Darwinisme. Mais on s’approprie le monde, on le vit. Le numérique ne doit pas effrayer les éditeurs. Ils doivent plutôt intégrer le numérique, développer leurs activités. Parce que lorsque vous avez votre business plan, vous avez nécessairement obligation de rentabilité. Pour cette obligation, votre équipe de marketing commercial est votre armée. Cette armée-là doit donc intégré le numérique pour vous afin de conquérir des espaces et c’est ce que nous avons fait depuis 2012…Par exemple lorsque votre équipe marketing vous permet d’avoir des abonnés de prestiges qui soutiennent la productivité et le développement du contenu de votre média, mais vous ne pouvez pas sombrés. C’est ce qui manque certainement à d’autres. C’est une question de vision, management et ça, elle se crée, elle se pense et elle se met en œuvre. Nous estimons que c’est ce qui est bon pour tout le monde. Il ne faut pas penser que si vous avez un média même s’il a disparu il y a deux ans, vous pouvez à travers le numérique le ressusciter et faire de lui un média qui compte. Il ne faut pas avoir peur, il faut aller vers ces nouvelles technologies là pour faire vivre votre média. Vous n’avez pas besoin de le fermer. Grâce au numérique et au marketing, aujourd’hui tout est sur internet, radio télés etc. Il faut simplement ouvrir les yeux grands et aller vers les opportunités que nous offre le numérique. La vente des journaux électroniques est aujourd’hui une opportunités aux éditeurs de se faire beaucoup plus d’argent qu’avec le numéro papier imprimé. L’avènement du numérique facilite la vie aux éditeurs de la presse surtout dans les pays pauvres où la structure économique est toujours défaillante, où vous vivez l’inflation au jour le jour. Le numérique permet de mettre fin aux méventes et de faire en sorte que l’équipe qui travaille puisse vivre des fruits de leur métier. Ce qu’il nous faut, c’est juste une connexion et du coaching. Parce que beaucoup ne sont pas coachés à promouvoir leur média sur les plateformes numériques. C’est tout ce qui nous manque en Guinée. Je pense qu’aujourd’hui si vous regardez dans le réseau de l’Union des Sites internet, vous verrez que beaucoup de journaux ont complètement migré vers les sites internet. Vous pouvez migrer mais n’oubliez pas que la presse imprimée, la presse papier reste une référence. Et je le dis, tant qu’il y aura la Bible et le Coran, tant qu’il y aura la Torah, il y aura la presse écrite « , a martelé Alpha Abdoulaye Diallo.
C’est l’avant goût du débat que provoque la thématique retenue pour la célébration de la journée internationale de la presse. Rendez vous donc le 03 mai 2022.
Djely Mamadou Kouyaté
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