Mesdames et Messieurs
C’est avec une grande consternation que nous avons appris par voie de presse l’agression sexuelle commise sur une patiente dans un cabinet médical par des soi-disants médecins dans la banlieue de Conakry. L’ordre National des Médecins condamne fermement ces comportements indignes, contraires à toutes les valeurs morales, éthiques et déontologiques qui régissent l’exercice de la profession.
Chers compatriotes
L’exercice la profession médicale requiert une formation continue de sept ans sanctionnée par un diplôme et une inscription au conseil de l’ordre des médecins, celle-ci est précédée d’une enquête de moralité. Après vérification, nous avons constaté que les mis en cause ne sont pas répertoriés au niveau de notre institution.
S’agit-il des médecins ?
S’agit-il d’infirmier, des garçons de salle, de tradipraticiens ou autres?
A notre avis la réponse est claire: il s’agit des délinquants sexuels ayant commis un viol collectif dans l’exercice illégal de la profession médicale.
Le viol est un crime imprescriptible. Lorsqu’il est commis par un agent de santé, qui profite de sa position ascendante et de la vulnérabilité de la victime, cela constitue une circonstance aggravante.
Nous ne devons pas nous tromper de cible, il ne s’agit nullement d’un procès des médecins, mais celui de délinquants sexuels.
Il faut rappeler à l’instar des autres pays, que l’exercice de la prestigieuse fonction médicale est encadré et contrôlé par des mécanismes étatiques, réglementés et transparents assortis d’un suivi et évaluation constant.
Au-delà du diplôme, l’exercice de la médecine requiert de l’éthique et de la discipline et ne saurait être l’apanage de simples associations de médecins. C’est pourquoi, nous invitons le ministère de la Santé à prendre toutes ses responsabilités pour garantir à tous les Guinéens des soins de qualités dispensés par un personnel qualifié et équipé.
A la justice, nous demandons une appréciation stricte de la loi dans toute sa rigueur en matière de responsabilité médicale en général et la responsabilité répressive en particulier.
A la lumière de ce qui précède, le Conseil National de l’ordre des médecins de Guinée décide:
-de se constituer partie civile à côté de la victime, pour défendre l’honneur de la profession médicale et protéger l’intérêt de la patiente.
-d’interdire l’exercice de la profession médicale sur toute l’étendue du territoire aux personnes qui seront inculpées.
Nous ne saurions terminer, sans nous incliner pieusement devant les nombreuses victimes connues et anonymes des fautes et erreurs médicales commises par le corp médical aux préjudices des populations guinéennes et nous invitons les médecins au respect du serment d’Hippocrate, gage certain d’une bonne conduite professionnelle.
Pour l’ordre National des médecins de Guinée.
Président
professeur Hassane Bah