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Procès des événements du 28 septembre 2009: Maître Béa dénonce une tentative de musellement de la défense

Comme prévu les audiences du procès des événements du 28 septembre 2009 ont repris ce mercredi, 19 octobre 2022 devant le tribunal criminel de Dixinn. Et toujours, c’est Marcel Guillavogui, un des éléments de la garde rapproché de l’ancien chef de la junte militaire alors au pouvoir, qui est à la barre. 

 
Après quelques heures de débats et des questions réponses entre les avocats, le Ministère public et l’accusé, des tractations ont eu lieu entre maître Sidiki Bérété, l’un des avocats de la défense et le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara qui a aussitôt suspendu de l’audience. Chose que Maître Salifou Béavogui de la défense ne digère pas. Surtout que cette attitude du président audiencier n’est la première depuis l’ouverture du procès, d’après cet avocat de la défense.
 
« On ne le souhaitait pas mais à l’allure-là si les règles du jeu d’un procès juste et équitable ne sont pas respectées, le procès risque de déraper. Ça, je le dis et ça n’engage que moi en tant qu’avocat de plusieurs accusés dans cette affaire. En tant que défenseur, je n’ai aucun intérêt que ce procès perde même une minute parce que ce sont nos clients qui sont en prison. C’est nous qui devons être pressés dans cette affaire, c’est nous qui devons quelques fois garder le profil bas pour que nos clients soient jugés et situés sur leur sort. Mais attention! Nous ne pouvons pas accepter l’inacceptable aussi dans ce procès. Depuis le début de ce procès le constat pour moi est amer. Nous avons constaté et ça n’engage que moi que Monsieur le président est très calme, très patient lorsque c’est le parquet qui intervient et laisse passer beaucoup d’irrégularités de ce côté. Si c’est la partie civile également qui intervient, il prend tout son temps pour écouter. Mais dès que la défense commence à intervenir ce sont des interventions », a réagi maître Salifou Béavogui.
 
 
Et d’ajouter: « Ici la vérité va éclater. Également nous avons voulu attirer l’attention du président, il a refusé, il nous a renvoyé mais cela ne peut pas continuer. Maître Bérété prend la parole, il (le président du tribunal) va jusqu’à dire: Maître il faut être courtois. Mais on ne peut pas l’accepter, ça ne peut pas aller comme ça. C’est pour cette raison l’audience a été suspendue. Je crois qu’on se dira certaines vérités. Dans ce procès les avocats doivent respecter leur déontologie, nous devons respecter les règles de procédure, nous devons respecter les magistrats, nous devons respecter les confrères adverses mais en retour nous devons être respectés. Nous ne devons pas être muselés, nous devons exercer notre profession dans les règles de l’art. Mais dans ce procès il y a l’humiliation qui pointe à l’horizon et nous n’allons pas accepter parce que ce sont des charges montées de toute pièce ».
 
À noter que l’audience est toujours suspendue depuis plus d’une heure du temps.  
 
Mamadou Macka Diallo

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