Procès des événements du 28 septembre: quand le contenu du PV de Paul Mansa divise les avocats 

L’interrogatoire de Paul Mansa Guilavogui, le dernier des accusé dans le dossier du 28 septembre, s’est poursuivi le 08 février 2023 au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.

À la barre, l’accusé s’est livré à des déclarations et contre déclarations. Tantôt, il rejette les propos à lui attribués dans son procès verbal d’audition, tantôt il dit reconnaître certains passages.

Son avocat, maitre Mohamed Abou Camara, comprend pourquoi son client ne reconnaît pas certaines déclarations contenues dans son procès-verbal d’audition à l’enquête préliminaire.

« Ce qu’il faut déplorer dans ce dossier, ce sont les ratés au niveau du cabinet d’instruction. Des ratés au niveau de son audition, disons à l’enquête préliminaire chez Thiégboro. Voyez les conséquences. L’enquête préliminaire chez Thiégboro. Ensuite, au cabinet d’instruction, il n’a eu droit ni à un avocat ni à un interprète. Imaginez qu’on dise que c’est ce qu’il a reconnu, c’est ce qu’il a signé. La loi reconnaît à l’accusé un certain nombre de droits qui, non respectés, mettent à l’eau toutes les déclarations faites au niveau du cabinet d’instruction.

La loi reconnaît aussi que l’instruction définitive c’est à la barre, en audience. C’est parce que le législateur a bien voulu comprendre qu’il peut y avoir des problèmes à l’échelon inférieur, mais qu’à l’audience publique et de façon contradictoire, le client pourrait méconnaître ce qu’il a dit. Mais à l’audience il dit ce qu’il pense être correct pour sa défense. Ce n’est pas une mauvaise chose que mon client nie des déclarations qu’on lui colle à la peau. Je crois que mon client Paul Mansa Guilavogui se comporte très bien et il va s’en sortir », a t-il déclaré.

L’accusé dit n’avoir pas bénéficié d’un interprète pendant son audition chez le magistrat instructeur, raison pour laquelle, il a signé son PV sans savoir le contenu exact. Un argument balayé d’un revers de la main par maitre Jean Moussa Sovogui, un des avocat de Thiégboro.

« Peut-être c’est une stratégie de défense. Il veut remettre en cause le contenu du procès verbal régulièrement dressé le 5 août 2015 par des magistrats instructeurs. Mais il a été entendu à ce niveau sans interprète. Il aurait pu faire la même chose ici. Mais s’il s’empresse pour demander au tribunal de recourir aux services d’un interprète, c’est pour dire qu’il n’avait pas eu droit à cela et que par conséquent ce qui est contenu dans le procès verbal n’est pas de lui. Or, de question en question on est parvenus à lui arracher la reconnaissance de tout ce qui est contenu dans ce procès verbal », a réagi cet autre avocat de la défense divisée.

A la demande de avocats qui participent à un séminaire de formation à compter de ce jeudi à Coyah, l’audience a été renvoyée au lundi 13 février prochain pour la poursuite des débats.

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

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