C’est l’un des aspects très importants de ce procès. Si la composition du tribunal semble échapper aux non professionnels, les spécialistes du droit y accordent une attention particulière. C’est le cas de maitre Amadou Tidiane Kaba ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée qui évolue aujourd’hui à l’international.
Chez nos confrères de la radio sabari FM ce vendredi dans l’émission Le Grand Ring, l’avocat guinéen dit douter de la compétence des juges à conduire à bien ce procès.
«Pour conduire ce procès, il devait y avoir une juridiction spéciale composée de magistrats aguerris qui ont au moins assisté à des cours d’assises. Et ces jeunes qui sont dans ce tribunal ad-hoc, aucun d’eux n’a encore jugé un procès de crime de sang à la limite même correctionnel. Ils n’inspirent pas confiance. Je suis guinéen, je suis dans la justice depuis bientôt quarante ans. Je n’aimerais pas que cette affaire échappe à la Guinée. Mais dans ces conditions-là, on n’est pas encore parti loin. On stoppe, on crée une juridiction spéciale puisque la cour d’assises existe. J’ai fait le procès des gangs. J’étais l’avocat de Saifoulaye Sow. C’est un procès qui reste légendaire pour avoir été dirigé par des gens d’une compétence professionnelle hors paires. J’aurais souhaité au lieu qu’on aille dans les supputations qu’on arrête ce procès pour que la décision qui va être rendue soit juste et équitable. Et on ne va pas vers cette voie, il faut l’arrêter.
Le drame en Guinée pendant cette junte est qu’on veut rajeunir tout. Le procès du 28 septembre n’est pas celui auquel il faut appliquer le recrutement des fonctionnaires. Il s’agit d’une justice, il s’agit des crimes qui ont été commis, les juges qui doivent être là doivent être à la hauteur et inspirer confiance à toutes les parties. Mais pour l’instant, j’en doute fort », prévient l’avocat international.
MLamine
