L’audience vient d’être reprise au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans l’affaire dite des événements du 28 septembre 2009. Pour cette 42ième journée d’audience, Blaise Goumou, un des éléments des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du grand banditisme dirigés par le colonel Tiegboro à l’époque des faits est à sa deuxième comparution.
Pour l’heure, l’accusé fait face aux questions du ministère public. Les débats tournent autour de la présence du Colonel Blaise Goumou au stade du 28 septembre, le lundi 28 septembre 2009.
Le substitut du procureur a demandé à l’accusé de justifier sa présence au stade à partir du moment où, les services spéciaux ne sont pas habilités à faire du maintien d’ordre.
L’accusé explique qu’à la base, il est gendarme. Une manière pour lui, de dire qu’il était habilité à maintenir l’ordre au stade. Mais le procureur rétorque qu’il est gendarme, membre des services spéciaux, donc régi par les textes de ce service.
L’accusé se demande alors pourquoi tous les autres policiers et gendarmes qui étaient au stade ne sont pas dans le box comme lui.
Pour « l’aider » à lever l’équivoque, le substitut du procureur lui a fait savoir que contrairement à lui, la présence des policiers et des gendarmes au stade du 28 septembre 2009 était justifiée parce que, précise t-il, leurs missions c’est d’encadrer les manifestations.
À la question de savoir si les hommes de l’anti-drogue avaient procédé à des arrestations, l’accusé a répondu par la négative. C’est ainsi que le procureur a versé au dossier une image dans laquelle, on voit deux gendarmes tenant un manifestant dans l’enceinte du stade du 28 septembre.
Interrogé sur l’image, l’accusé répond que ce sont bel et bien des éléments de Tiegboro, mais que lui « personnellement » n’a pas procédé à des arrestations.
L’audience se poursuit.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10