Procès du 28 septembre 2009: une autre partie civile accable le colonels Tiegboro et Pivi

La comparution des présumées victimes se poursuit au TPI de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans le dossier des événements du 28 septembre 2009. Après deux premières victimes présumées, c’est Djenabou Bah, née en 1992 à Conakry, coiffeuse de profession qui a été appelée à la barre.

Dans ses explications, la jeune dame qui explique avoir été victime de coups et blessures, a porté de graves accusations contre Moussa Thiégboro Camara et Claude Pivi, deux des 11 accusés dans le box.

« Le 28 septembre 2009, à 7h du matin, on s’est levé en groupe dans le quartier pour aller au stade. Nous sommes allés jusqu’au niveau des rails, j’étais en pagne. Sur proposition d’une de mes sœurs, je me suis retournée pour porter un pantalon en dessous.

Arrivés au stade, nous avons trouvé le Colonel Thiégboro qui disait que les gens n’allaient pas rentrer au stade. Il a dit que si on rentrait, on allait trouver ce qu’on cherche. Mais finalement on a pu accéder. On est allé s’installer à la tribune. Vers 10h-11h, les tirs ont commencé. Quand ils ont jeté les gaz lacrymogènes, les filles ont commencé à s’évanouir… », a t-elle expliqué.

Djenabou Bah, dit avoir reconnu sur le colonel Pivi et accusé Thiégboro de les avoir menacé à la rentrée du stade.

« Le 1er béret rouge que j’ai observé, c’est le colonel Pivi. Il est rentré avec ses hommes en tirant. Quand Toumba est venu, les gens ont commencé à fuir pensant qu’il est venu les arrêter. Il est monté vers la tribune. Mais les militaires tiraient. Certains manifestants priaient sur le Sahara. On a trouvé un homme en civil qui nous a barré la route.  On a tenté d’escalader le mur mais il était très haut. 

On nous a frappé avec des matraques. Des civils détenaient des couteaux. Les femmes pleuraient. On est resté là-bas jusqu’à 14h, on a dit que pour qu’on nous laisse sortir, il faut qu’on lève les bras en disant: « A bas les élections ». Finalement, on était obligé d’obtempérer. On a dit ça et on nous a laissé sortir… On est rentré dans une concession où on a trouvé une vieille qui a chauffé de l’eau pour nous pour qu’on se lave et elle nous a servi à manger.

On a quitté chez elle à 17h pour tenter de rentrer chez nous, pieds nus, en culotte. Je suis arrivée à 18heures chez nous. Pour mes soins, je suis allée à l’hôpital de Matam parce qu’il n’y avait pas de route pour aller à Donka ou Ignace Deen », a déclaré Djenabou Bah, une des partie civile.

Diop Ramatoulaye

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