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Procès du 28 septembre : « Ce n’est pas possible que Dadis soit là et que Konaté ne soit pas là », dit un avocat

L’inculpation de nouvelles personnes et leur renvoi devant le tribunal criminel de Dixinn relance le débat autour de l’absence du général Sékouba Konaté parmi les accusés dans le dossier des événements du 28 septembre 2009. Maître Jean-Baptiste Jocamey Haba, l’un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, est revenu sur cette question ce mardi, 14 novembre 2023, chez nos confrères de la radio FIM. Pour lui, il est inconcevable de juger celui qui était le chef de l’État guinéen au moment des faits sans son ministre de la Défense.

« Vous savez que sur la base de simples déclarations, des personnes ont été arrêtées, d’autres mêmes qui avaient déjà bénéficié d’un non-lieu qui avait l’objet d’un appel par le parquet et la décision de non-lieu a été confirmée. L’arrêt confirmatif a fait l’objet d’un pourvoi en cassation, le pourvoi a été rejeté, mais ces personnes se trouvent aujourd’hui reprises et dans les liens de la détention. Alors, ce n’est pas possible que le président Dadis soit là et que le général Konaté ne soit pas là. Même pour quelqu’un qui n’est pas allé à l’école, on sait que ce n’est pas possible. On sait que ce n’est même pas logique au-delà même du droit. Alors, il devrait être là, d’autres aussi devraient être là, mais on a concentré les choses sur le président Dadis », a-t-il dit.

Parlant justement de l’inculpation de Moussa Dadis Camara, l’avocat indique qu’elle est intervenue bien après son audition en tant que témoin. Il pense que les ennuis judiciaires de l’ancien président du CNDD (la junte militaire qui a pris le pouvoir en Guinée après la mort du président Lansana Conté) sont liés à sa décision de créer un parti politique pour tenter de conquérir le pouvoir par les urnes.

« Le président Dadis a été entendu comme témoin le 28 février 2015, c’était à Ouagadougou, j’étais à côté de lui. Mais rassurez-vous, c’est lorsqu’il a voulu de se porter candidat à l’élection présidentielle et qu’il devrait venir (en Guinée), qu’il a été inculpé. Est-ce que ça a été fait pour l’empêcher ? Est-ce que s’il n’avait fait (son parti politique), il aurait été inculpé ? Avec le temps, avec le recul, on a compris, et vous verrez avec le temps que le président Dadis, ce n’est pas un homme qui peut faire du mal même à une mouche », assure Me Jean-Baptiste Jocamey Haba.

Mamadou Macka Diallo

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