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Procès du 28 septembre : Charles Wright fustige l’attitude des avocats et prévient qu’il ne « bougera pas d’un iota »

La réaction du ministre de la Justice et des droits de l’Homme n’a pas tardé suite à la décision des avocats de la défense de suspendre leur participation au procès du 28 septembre 2009. Interpellé sur le sujet par les médias, Alphonse Charles Wright a dénoncé l’attitude des hommes en robe noire qui réclament notamment une aide juridictionnelle. Il indique que son département ne fera rien du tout par rapport à cette revendication des avocats.

« C’est un acte quand même regrettable que nous avons constaté ce matin. Mais il faut savoir que la position du département est une position qui ne bougera pas d’un iota, dans la mesure où par principe, un avocat qui est constitué par des accusés, il bénéficie de ce qu’on appelle de la convention d’honoraires avec l’accusé.

Maître Paul Yomba a été constitué par M. Toumba, ça veut dire qu’entre les deux, il y a une convention d’honoraires. Il s’est engagé de le représenter, de le défendre. Ceci est valable pour tous autres avocats. Maintenant, s’il faut demander des doléances à l’État, là nous comprenons. Mais s’il faut exiger de l’État ce qu’il n’y pas de droit, je crois que c’est une aberration », a déclaré le garde des sceaux.

« Ce qui est regrettable dans leur mouvement, c’est qu’ils parlent de l’aide juridictionnelle. Il faut quand même recadrer tout de suite pour dire que l’aide juridictionnelle, ce n’est pas pour les avocats. L’aide juridictionnelle, c’est pour des personnes dont les revenus ne leur permettent pas de s’offrir du service d’un avocat. Cette aide juridictionnelle obéit à des conditions.

Lorsqu’une personne constitue un avocat, si cette personne est dans l’incapacité de trouver les moyens financiers pour payer les honoraires de l’avocat, elle peut adresser une demande en bonne et due forme au président du tribunal pour lui demander tout simplement pour qu’elle puisse bénéficier de l’aide juridictionnelle.

Mais ce qui est regrettable, c’est que les avocats eux-mêmes demandent l’aide juridictionnelle. Ce n’est pas pour les avocats, c’est pour les parties au procès, les indigents (…). Si les Toumba, les Dadis écrivent au département de la justice pour dire que nous sommes dans l’incapacité de payer nos avocats, la donne va changer. Ça, c’est différent que d’exiger du département de la justice de payer des honoraires », a-t-il ajouté.

Alphonse Charles Wright se dit convaincu « que ces avocats reviendront à de meilleurs sentiments ». Il rassure également que le ministère de la justice va recevoir les avocats, s’ils le souhaitent, pour en discuter, tout en insistant sur le fait que son département ne va pas se soumettre à ce qu’il assimile à une exigence des avocats. « Nous continuons à croire qu’ils vont prendre en compte la situation des accusés », a-t-il conclu.

Guinee114

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