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Procès du 28 septembre : Dadis Camara en colère contre un avocat 

Appelé à la barre pour exprimer son dernier mot pour sa propre défense, le capitaine Moussa Dadis Camara lors de l’audience du mercredi dernier s’en est pris à un des avocats de la partie civile. Il s’agit de maître Gilbert Tohon Camara. D’après Dadis Camara cet avocat a tenté d’entacher après toutes les plaidoiries de sa défense troubler l’esprit du tribunal. 

« Il était question que je vienne en quelque peu de mots pour que je puisse faire ma déclaration mais je suis choqué par un des éminents avocats de la partie civile en l’occurrence maître Gilbert,  lorsqu’il a tenté d’entacher après toutes les plaidoiries de ma  défense en donnant des propos infondés pour troubler l’esprit de votre haute cour, lorsqu’il dit que c’est le président Dadis qui a envoyé Toumba au stade. Ce ne sont pas des imaginations ici, ce sont des faits qui sont concrets. Étiez vous là quand le commandant Toumba passait? ça ne marchera pas on va se défendre. Monsieur le président, force est de constater que je suis bouleversé et estomaqué par les propos détournés de maître Gilbert , on est dans un procès pénal, on ne doit pas déformer les propos des accusés c’est une infraction notoire » a-t-il déclaré avant de continuer « l’être humain c’est la dignité, si j’ai accepté monsieur le président après une tentative de rentrer au pays c’était pour la tenue de de ce procès. À cette époque, je me suis décidé que je veux rentrer si le professeur Alpha veut m’emprisonner qu’il m’emprisonne, l’avion fut détourné en direction d’Accra… Lorsque le président Mamadi Doumbouya a accepté l’ouverture de ce procès, j’ai je n’ai pas attendu pour que le ministre de la justice fasse mon billet, c’est moi-même qui ait payé mon billet pour venir. Je l’ai pas fait monsieur le président pour faire plaisir à ceux qui pensent que j’avais une pression, je n’avais pas de pression monsieur le président » a-t-il indiqué

Et d’ajouter « il y a 13 ans de cela je suis au Burkina Faso, j’étais dans mes droits de demander même à l’heure où sommes avoir ma nationalité… mais monsieur le président je suis un officier assermenté, un homme qui a été président par le fait du destin, à un moment donné de son histoire tout le peuple lui a réclamé et qu’il ait des événements de ce genre et que cet homme veut se soustraire, mourir vaut mieux. C’est pourquoi monsieur le président j’ai toujours imploré Dieu et j’ai dit Dieu, si à un moment de l’histoire à quelque micron j’ai frôlé la mort, c’était dans mon destin mais aide-moi, ne me rappelle pas tant que ce procès là ne s’ouvre pas de mon vivant si non qu’est-ce que mes enfants diront de moi? » s’est-il interrogé 

Ajoutant, le capitaine s’acharne contre le parquet : « Nous ne sommes pas dans une salle de théâtre, nous sommes devant le tribunal criminel, les faits sont sérieux. Ce qui s’est passé au stade du 28 septembre est crapuleux. Monsieur le président, quand le procureur Sidiki a tenté de prendre sa soi-disant preuve, quelle preuve avez-vous contre monsieur Moussa Dadis Camara ? Quelle preuve avez-vous déposée devant le président et ses évaluateurs ? Et je défie quiconque. On parle même de responsabilité de commandement, mais c’est un précédent que vous voulez créer en Guinée. Autrement dit, tous les anciens présidents passeront un jour. Il n’y a pas un seul président sous son règne qui n’a pas eu des morts. Vous voulez même créer des précédents au président Doumbouya, il faut que je vous le dise. Alors, monsieur le président, ça ne marchera pas », dit-il.

Pour clore sa communication, le capitaine Dadis souligne : « Je suis convaincu, monsieur le président, que personne ne va vous induire en erreur. Je suis à la maison centrale et je demande à pas mal de pénitentiaires le caractère que vous avez, vous avez cadré tout le monde ici. Moi, je ne pouvais pas imaginer que cela pouvait passer… Je sais que, monsieur le président, lorsque vous allez rentrer dans le secret de votre délibération, vous allez prendre infraction par infraction, si les trois éléments constitutifs d’une infraction ne ne sont pas réunis c’est purement et simplement à rejeter. C’est ce que le président va faire, vous  »procureur et ses substituts » voulez le piéger mais vous n’avez pas de pouvoir, la Guinée a besoin d’hommes cadres, intégrés. Monsieur le président, je ne suis pas en train de vous flatter, ce peuple a besoin d’hommes honnêtes, ce jugement quand vous voulez le rendre, quand vous allez prendre toutes les infractions et s’il n’y a pas de preuves c’ est toute la Guinée va vous rechercher… en pleine journée avec torche ainsi que vos accesseurs. On ne devient pas grand quand on n’est pas honnête monsieur le président, ils veulent créer une situation de nature à créer un grand mauvais précédent » a t-il laissé entendre 

Il faut rappeler que la décision sur cette affaire est attendue le 31 juillet 2024.

Aliou Diaguissa Sow

Tel: 627 51 44 41

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