La phase de confrontation du procès des événements du 28 septembre 2009 s’est poursuivie ce mardi 23 avril 2024 au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry.
À l’ouverture de l’audience de ce mardi, plusieurs victimes et témoins ont défilé à la barre pour se confronter au colonel Moussa Tiegboro Camara.
Dans son témoignage, le journaliste Amadou Diallo affirme avoir vu le colonel Tiegboro tenter de dissuader la foule jusqu’à ordonner l’utilisation de gaz lacrymogènes.
“Je vous suivais de près, je vous observais attentivement. J’ai vu que vous avez fait un geste de tête. Vous avez quitté aussitôt et les gendarmes ainsi que la police ont commencé à jeter les gaz lacrymogènes. Je ne dis pas ces choses au hasard. J’étais à côté de vous avec mes enregistreurs, tout a été visualisé ici, ce que vous avez dit. Lorsque vous avez demandé au président Sidya Touré à quel moment le président Dadis lui a téléphoné la veille de l’événement, il a dit que le président Dadis lui a téléphoné à 1 heure, vous avez dit non, j’étais à côté de lui, ce n’était pas à 1 heure“, a rappelé Amadou Diallo.
Pour le colonel Moussa Tiegboro Camara, toutes ces déclarations sont préparées pour lui nuire.
“Ce qui m’étonne dans cette affaire, c’est que chaque personne qui vient le fait avec d’autres déclarations contre moi. Je pense que ce monsieur s’est trompé sur mon compte. On m’a traité de tous les noms d’oiseau dans ce procès. C’est vraiment grave. Mais je pardonne à tous ceux qui sont venus dire des choses contre moi ici, à cause de la réconciliation nationale”, a-t-il déclaré.
Aboubacar Gomba Camara
