À la suite des plaidoiries et des réquisitions de toutes les parties impliquées dans le procès des événements du 28 septembre 2009, ce mercredi 26 juin 2024, le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara, après concertation avec ses assesseurs, a accordé 10 minutes à chacun des avocats (parties civiles et défenses) et à chaque membre du parquet souhaitant faire des réponses.
Dans sa réplique, maître Hamidou, un des avocats des parties civiles, au nom de son collectif, a laissé entendre qu’il s’abstient aux plaidoiries qu’ils ont faites.
De son côté, Me Alpha Amadou DS Bah, à la tête d’un collectif d’avocats qui plaide la cause d’un groupe des victimes, a déclaré :
« Nous ne répondrons pas à tout ce qui a été dit dans cette salle. Monsieur le président, nous avons parlé au tribunal et non à la population, contrairement aux effets de la défense qui a plutôt tenté de distraire le public que de convaincre le tribunal de l’innocence de leurs clients. Nous n’avons plaidé pour la population, nous avons plaidé pour le tribunal parce que l’objectif de ce dossier n’est pas de convaincre le peuple ni la population, mais de vous convaincre de la véracité des faits. C’est donc le désespoir si grand et l’affolement si traumatisant que certains avocats de la défense ont poussé, à travers des ragots ramassés, des arguments grotesques, de décrédibiliser l’AVIPA et sa présidente. Je vous prie de prendre en compte toutes les plaidoiries et tous les arguments que nous avons développés dans cette affaire », at-il dit.
À leur tour de réplique, le substitut du procureur, Abdoulaye Babadi Camara, est revenu sur la requalification des faits : « Il a été dit de l’autre côté, monsieur le président, que le crime contre l’humanité ne peut être commis qu ‘en temps de guerre. Ce qui laisse croire que seulement en temps de guerre on peut commettre des crimes contre l’humanité. Ce qui est contraire, monsieur le président, aux éléments constitutifs de ce crime puisque, selon les circonstances ou les éléments constituants le crime contre l’humanité, il est clairement dit qu’il faut une attaque systématique et généralisée, dirigée contre une population civile . Dès lors que ces conditions seront réunies, monsieur le président, que nous serons en temps de paix ou en temps de guerre, entre clairement dans la qualification de crime contre l’humanité. »
Appuyant les propositions de son confrère, le substitut Elhadj Aboubacar Sidiki Camara a martelé : « Ce qui est évident dans cette affaire, c’est qu’il devrait bien qu’on aille à la requalification qui n’a d’autre mais que de restituer aux faits, dont l’examen est soumis au tribunal, leurs véritables qualifications », at-il réitéré.
Pour clore les réponses du ministère public, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn a fait remarquer ceci : « Monsieur le président, en plus de ce que mes collègues ont dit, nous maintenons in-extenso les réquisitions que nous vous ont présenté et nous vous prions de nous suivre dans nos réquisitions. Parlant de l’article 68, il est dit que l’avocat doit à tout moment et en tout lieu observer une conduite exemplaire de dignité et de probité morale. Donc, monsieur le président, on ne vient pas ici pour employeur des propositions discourtois, nous sommes dans un temple où c’est trop solennel pour que des propositions discourtois y soient employés », a-t-il souligné.
Prenant la parole pour leur tour de réplique, certains avocats de la défense ont de nouveau demandé l’acquittement de leurs clients.
Alors, le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara, après avoir appelé à tour de rôle tous les accusés à la barre afin qu’ils prononcent leurs derniers mots pour leurs propres défenses, a renvoyé l’affaire au 31 juillet 2024 pour rendre la décision final.
Aliou Diaguissa Sow
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