C’est la première conséquence du revirement spectaculaire du capitaine Marcel Guilavogui, l’un des accusés dans le dossier du 28 septembre 2009. Son conseil s’est déporté, laissant l’accusé sans avocat.
Maître David Béavogui explique son retrait de la défense de Marcel Guilavogui par le fait que ce dernier a décidé de changer la version qu’il avait soutenue depuis le début de cette procédure. Il dit n’avoir plus de force pour se tenir auprès de l’accusé pour défendre une cause et son contraire.
« Vous savez, on ne peut pas être pour la thèse et l’antithèse. L’avocat, c’est la constance. Le client peut trébucher, tâtonner mais il n’est pas permis à l’avocat de tâtonner. J’ai estimé que la version que le commandant Marcel m’a donnée depuis mon arrivée dans ce dossier, le 28 septembre 2022, est contraire à ce qu’il s’apprête à dire à l’audience. En pareille situation, ne pouvant pas défendre le pour et le contre, j’ai décidé de prendre du recul et de me déporter », a-t-il expliqué.
Pour certains observateurs, cet avocat serait un obstacle à la manifestation de la vérité dans ce dossier. C’est lui qui aurait conseillé à son client de ne rien dire lors de sa première comparution devant le tribunal. Mais l’intéressé assure n’avoir rien à se reprocher dans cette affaire.
« Chacun est libre d’apprécier les faits à sa manière. Moi, je suis libre avec ma conscience. Je suis venu dans ce dossier le 28 septembre 2022, ça fait 13 ans que le commandant Marcel est en détention. Après son arrestation, il n’avait pas d’avocat, il m’a dit qu’il n’était pas au stade, qu’il était pas impliqué dans cette affaire, j’ai trouvé cela dans son PV.
Cette déclaration a été confirmée par lui devant le pool de juges d’instruction, devant la barre. Durant neuf mois de débats, je l’ai suivi, nous avons soutenu avec conviction. Si après ça, il vient dire le contraire, franchement, je n’ai plus la force morale et physique de me tenir à côté de lui », a fait savoir maître David Béavogui.
Aissatou Barry