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Procès du 28 septembre : Mohamed Condé, le commandant du salon de Dadis, livre sa part de vérité

Le procès des événements du 28 septembre 2009 a repris ce lundi, 08 janvier 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. C’est Mohamed Condé, le commandant du salon de Moussa Dadis Camara au moment des faits, qui comparaît aujourd’hui à titre de témoin. Le militaire a raconté ce qui s’est passé à la Présidence de la République le jour du massacre perpétré au stade du 28 septembre de Conakry.

« Le matin du 28 (septembre 2009), j’étais au salon, Toumba est venu, il est rentré dans le bureau du président. Peu de temps après, Toumba est sorti, il m’a dit: Pablo, je suis dans mon bureau, pour tout problème, fais-moi signe. Si jamais le président sort d’ici, quand je viens, je vais t’arrêter. J’ai dit qu’il n’y a pas de problème, il est monté. J’étais un peu fatigué, je dormais quand soudain, Dadis est sorti de son bureau en courant, il a traversé le salon en disant : « Allons-y, ils vont nous tuer là-bas tous ».

 Je me suis réveillé, je regarde à gauche et à droite, je ne vois personne. Au moment où je sortais du salon, il (Dadis) était déjà monté dans le véhicule. Je suis allé enlever la clé du véhicule. Il est descendu du véhicule et m’a dit : Escobar, tu peux oser enlever la clé de ma voiture ? J’ai dit, non monsieur le président, vous n’allez pas partir, rentrons à la maison. J’ai appelé les amis qui étaient à côté, je leur ai dit de venir m’aider à plaider le président pour qu’il rentre. Dans la nuit (du 28 septembre 2009), il est sorti encore, il est venu au salon pour demander où est Escobar, j’ai dit monsieur le président je suis là. Il dit : viens avec moi, on est rentrés dans son bureau.

 Il a dit : pourquoi tu m’as bloqué ? J’ai dit, monsieur le président, le langage que vous aviez : allons-y, ils vont nous tuer tous, vous avez oublié que vous m’avez envoyé faire ma formation professionnelle ? Je connais, avec ce langage, je ne vais pas vous laisser partir. Il (Dadis) a dit : Escobar, est-ce que tu sais que tu m’as sauvé la vie ? J’ai dit pourquoi ? Il dit : si je partais, ils allaient dire que c’est moi qui étais en tête. Après, il m’a pris la main, on est venus au salon. Il a dit : celui qui ne respecte pas Escobar, il va être chassé d’ici. C’est lui qui est là, c’est lui qui est mon garde », a narré Mohamed Condé.

Le témoin assure que le capitaine Moussa Dadis Camara n’avait pas quitté la Présidence jusqu’à 15 heures. « De 10 heures à 15 heures, le président n’est pas sorti de son bureau ». Parlant des recrues de Kaléah, qui sont accusées d’avoir participé au massacre du 28 septembre, Mohamed Condé affirme que c’est le jour où Toumba a tiré sur Dadis qu’il a vu ces agents. « C’est Gono Sangaré qui les a envoyés au Camp Alpha Yaya Diallo », a-t-il fait savoir.

L’audience se poursuit avec la phase des questions-réponses.

Mamadou Macka Diallo 

666 660 366 

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