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Procès du 28 septembre : « Toutes ces infractions commises par les accusés tombent sous le coup des crimes contre l’humanité » déclare Me Amadou Kamano 

Comme prévu, les plaidoiries et réquisitions dans le procès des événements du 28 septembre 2009 et des jours suivants se poursuivent ce lundi 20 mai 2024 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce sont toujours les avocats des parties civiles qui défilent à tour de rôle à la barre pour leurs plaidoiries et réquisitions.

Après maître Aboubacar Sidki Camara, le président du tribunal a appelé maître Amadou Kamano pour sa plaidoirie et ses réquisitions. Cet homme en robe noire a justifié de façon individuelle l’implication des accusés renvoyés devant le tribunal pour avoir commis des massacres au stade le 28 septembre 2009, qui ont coûté la vie à plusieurs citoyens. À ce sujet, maître Amadou Kamano s’est insurgé contre le colonel Moussa Thiegboro Camara et le commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba ». Selon l’avocat, ces deux accusés se vantent devant le tribunal d’avoir sauvé les leaders politiques, mais pour lui, ils ont sauvé ces leaders des crimes mêmes qu’ils ont provoqués et commis, car, ajoute-t-il, s’ils n’étaient pas allés au stade ce jour-là, ces leaders n’auraient pas subi ces blessures.

Poursuivant, maître Amadou Kamano souligne que toutes les infractions pour lesquelles les accusés sont renvoyés devant le tribunal tombent sous le coup des crimes contre l’humanité, tels que prévus par les articles 7 et 28 du Statut de Rome.

Concernant les préjudices causés aux citoyens, l’avocat estime que ces préjudices sont énormes et variés. Il ajoute que les séquelles pour certains seront à vie et que d’autres dureront avant de cicatriser.

Pour la réparation, maître Amadou Kamano sollicite du tribunal de condamner les accusés au paiement des sommes déjà demandées dans les plaidoiries de son confrère, maître Alpha Amadou DS Bah.

Plus loin, Me Kamano, connaissant l’état des accusés, demande au tribunal d’engager l’État à garantir le paiement de ces sommes pour plusieurs raisons. Il précise qu’aucun d’entre eux ne peut payer le milliard là où ils se trouvent, avant d’évoquer les raisons pour lesquelles l’État doit garantir ce paiement : « L’obligation de l’État est de protéger la population des graves violations de leurs droits. »

Il faut noter que c’est le douzième avocat parmi les avocats des parties civiles à prendre la parole à la barre en ce moment pour ses plaidoiries et réquisitions.

Affaire à suivre…

Aliou Diaguissa Sow  

Tél. : 627-51-44-41

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