Suspendu pendant quelques après la fin de la comparution des parties civiles, le procès des événements du 28 septembre 2009 a repris ce lundi, 13 novembre 2023. Une nouvelle phase va s’ouvrir aujourd’hui, avec le début de l’audition des témoins cités dans cette affaire.
Mais peu après l’ouverture de l’audience, plusieurs avocats de la défense ont pris la parole pour soulever des exceptions et réclamer le report de cette phase. C’est le cas notamment du conseil de Claude Pivi, introuvable depuis son exfiltration de la Maison centrale de Conakry, le 04 novembre dernier. Maître Fodé Kaba Chérif a demandé au tribunal de suspendre le procès et au parquet de ramener son client avant la poursuite des débats.
« Monsieur le président, vu que votre juridiction s’apprête à auditionner les témoins dans cette affaire et qu’il y a un des accusés qui est absent ou qui est non présent dans cette salle, je voudrais poser cette problématique. Puisque les questions vont sûrement concerner mon client, le colonel Claude Pivi, les témoins qui vont défiler à la barre vont sûrement mentionner le nom du colonel Claude Pivi. Et il vous souviendra que le colonel Claude Pivi ainsi que les autres accusés dans ce box pour la plupart sont venus se constituer prisonniers à la veille du 28 septembre 2022, au démarrage de ce procès.
Alors, il se trouve que le colonel Claude Pivi n’est pas dans cette salle ce matin à la reprise de ce procès. Monsieur le président, j’aimerais savoir où se trouve colonel Claude Pivi à date ? Et je vous saurais gré de bien vouloir poser cette question au ministère public, qui a reçu la constitution de prisonnier de mon client. Tenant compte des témoignages qui vont être faits à la barre de ce tribunal, et pour le respect du principe du contradictoire, j’estime qu’on ne pourrait pas continuer dans ce procès. N’étant pas dans la salle et il est accusé dans ce procès… je vois très mal la continuation de ces dépositions tant que le ministère public n’a pas mis tout en œuvre pour ramener mon client dans la salle.
La problématique est que mon client n’est pas là, et il ne pourra pas être à même d’entendre les témoignages qui seront déposés ici pour préparer sa défense. Alors, vu que l’avocat ne fait qu’assister, mon client devait être dans ce box pour entendre ce qui se dit ici et par la suite, préparer sa défense avec son avocat. Je vous prie donc de demander très respectueusement au ministère public qui a reçu mon client et qui l’a conduit à la maison centrale Conakry, de le ramener, d’assurer la représentation de mon client dans ce procès », a sollicité maître Fodé Kaba Chérif.
Certains avocats ont soulevé aussi des exceptions de nullité liées à la comparution des témoins, tandis que d’autres ont évoqué des questions de sécurité après l’attaque survenue à la Maison centrale de Conakry. En réponse, le ministère public a souligné que l’article 422 du Code de procédure pénale permet aux témoins de comparaître à la barre même s’ils n’ont pas déposé pendant l’instruction. Concernant la sécurité des avocats de la défense, le parquet a fait savoir que cette question ne relève pas de sa responsabilité.
Après avoir entendu toutes les parties, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a rejeté les exceptions soulevées par la défense et ordonné la comparution des témoins, avant de suspendre l’audience jusqu’à 15 heures. A noter que le parquet a fourni une liste de 49 personnes qui vont témoigner dans cette affaire, parmi lesquelles figure l’ancien ministre, Tibou Kamara, qui sera le premier à la barre.
Mamadou Macka Diallo
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