L’association guinéenne pour la promotion de l’écriture et de la lecture en langues nationales « AGuiPEL » a été créé depuis 1994 par d’éminents linguistes guinéens comme Elhadj Ousmane Paraya Baldé, Elhadj Mouctar Baldé et tant d’autres. Comme son nom l’indique, l’association a pour objectif, de promouvoir l’écriture et la lecture en langues nationales. Auparavant, l’ONG avait traduit la constitution de 2010.
Dans le souci de permettre au Guinéen lambda de s’approprier de la charte de la transition, l’AGuiPEL a traduit la charte en langue nationale poular.
Mamadou Aguibou Sow connu sous le nom de Mokoulete membre de ladite association a présenté à la presse la charte nationale version poular ce jeudi à Conakry.
« Nous avons traduit la charte de la transition entièrement en langue nationale poular. De 13 pages en français, nous sommes arrivés à 13 pages en poular du premier au dernier article. Nous l’avons fait pour des milliers d’analphabètes, de milliers de poularophones qui sont à l’intérieur du pays.
Lors des concertations au palais du peuple, le président de la transition a dit que désormais la constitution et les textes de lois seront traduits en langues nationales parce qu’il n’y a pas que le français dans notre pays. Malheureusement, on a constaté dans la charte, qu’aucun article ne parle des langues nationales et on a constaté que même la langue officielle du pays dans la charte reste et demeure encore le français.
On n’a pas de problème pour cela mais on aurait souhaité voir dans la même charte que les langues nationales officielles et telles autres en citant ne se reste que les langues qui ont dépassé les tailles critiques où qui sont codifiées dans le système éducatif lorsque nous étions sous la première République. Donc cela nous a amené à vouloir faire le premier pas pour montrer que c’est possible » a t-il expliqué.
Selon ce promoteur des langues nationales l’Association Guinéenne pour la Promotion de l’Ecriture et de la Lecture en langues nationales aurait souhaité traduire la charte dans d’autres langues nationales mais elle manque de moyens. Au nom de l’association, il a alors tendu la main aux autorités et à d’autres ONGs qui s’intéressent à l’éducation.
« Si nos ressources nous permettaient, on aurait fait ne se reste que pour six langues guinéennes. Mais pour le moment on a fait le poular dans l’espoir que nous aurons la possibilité de le faire dans les autres langues ou que d’autres ONGs qui travaillent dans la promotion des langues pourront le faire en Maninka, Sosso, Toma, Pelé, Kissi…. Nous demandons à être accompagnés parce que nous avons de l’expertise en poular, on peut offrir ce que nous avons, mais lorsque nous devons le faire pour une autre communauté linguistique, il faut trouver des professionnels de cette communauté linguistique. Ils ne vont peut-être pas l’offrir comme nous, ils vont demander moyennant quelque chose. En ce moment nous n’avons pas cette capacité financière pour faire à la place des autres mais on aurait aimé vraiment le faire pour l’ensemble des langues guinéennes », a t-il sollicité.
À en croire toujours Mamadou Aguibou Sow, un exemplaire de la charte traduite en poular a été déposé à la Présidence de la République, aux ministères de la Justice, de la Sécurité, de l’information et de la communication, de l’Administration du territoire, de l’Education nationale, au secrétariat général gouvernement qui sont invités à utiliser leurs propres canaux de communication pour aider à la vulgarisation de cette charte.
Diop Ramatoulaye
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