Ce vendredi, 11 juin 2021, l’ONG Action Mines Guinée a animé un point de presse à son siège sis à Simambossiya dans la commune de Ratoma (Conakry). La rencontre portait sur une évaluation qu’elle a faite du 25 mai au 29 juin 2020 et finalisée en avril 2021.
Durant cette période d’évaluation, l’ONG a produit deux rapports. Action Mines Guinée s’est essentiellement basée sur le niveau de publication de données par le ministère des Mines et de la Géologie et l’évaluation de la transparence des entreprises minières en Guinée en termes de publication de données déterminée par la loi notamment le code minier guinéen.
Dans son intervention, le directeur Exécutif de AMG, Amadou Bah, a donné les détails de cette activité. «Nous avons conçu cette activité pour un peu voir la conformité de la loi aux pratiques. Vous savez que la Guinée a un code minier qui, en ces articles 153 et 158, fait la promotion de la transparence et surtout la redevabilité à travers la publication des données relatives aux secteurs extractifs.
Alors, ce code minier prévoit dans ses dispositions qu’un certain nombre de documents doit être publié par le Ministère des Mines et de Géologie au niveau de son site ou tout autre site indiqué. C’est par exemple les contrats, le cadre légal, les rapports d’activité, les appels d’offre, les activités au quotidien du ministère des Mines et de la Géologie.
Nous avons fait ce travail, pour une fois encore rappeler le Ministère et surtout l’opinion qu’il y a des dispositions légales qui exigent au Ministère de publier des informations pour que les citoyens soient informés de ce qui se passe en termes de gouvernance dans ce secteur. Alors, nous avons également fait la même chose pour les entreprises minières. Vous savez que les entreprises minières ont aussi un certain nombre d’exigence au regard de la loi, de publier certaines informations et au-delà, il est de la responsabilité des entreprises de publier des informations allant dans le sens, disons, d’informer les citoyens sur les projets sur lesquels elles travaillent, également d’informer sur sa relation avec le gouvernement.
Vous savez qu’il n’y a pas de bonne gouvernance sans informations publiques transparentes. Il n’y a pas de bonne gouvernance sans redevabilité. Donc nous avons fait ce travail, pour pouvoir non seulement attirer l’attention du Ministère des Mines et de la Géologie par rapport à sa responsabilité de publier des informations mais aussi attirer l’attention des entreprises par rapport à leur responsabilité également de publier des informations sur leurs sites internet. Comme ça, le citoyen ou le journaliste n’a pas besoin d’aller à tout moment rencontrer ces autorités pour avoir un certain nombre d’informations», a-t-il expliqué.
Pour sa part, le chargé de suivi et évaluation a apporté des précisions sur les thématiques utilisées avant de donner les résultats. «Nous avons utilisé trois thématiques notamment les informations contextuelles, le contenu local ensuite la lutte contre la corruption et la responsabilité sociétales et environnementales des entreprises. Sur les résultats de l’évaluation au total dix entreprises en phase d’exploitation ont été visées.
À rappeler que l’un des critères fondamentaux était d’avoir un site internet ou une plateforme numérique de publication de données. Sur cette base, à la date couverte par l’évaluation, seulement quatre d’entre elles, ayant un site internet ont été prises en compte. Ce sont par ordre décroissant, la CBG (Compagnie des Bauxites de Guinée), GAC (Guinea Alumina Corporation), Bel-Air Mining, SMB (Société Minière de Boké). Les six autres entreprises minières n’ont pas des sites internet pour leurs projets en Guinée. Elles n’ont donc pas satisfait à ce critère éliminatoire et ont été retirées de l’échantillon. Donc voilà sommairement les résultats. Par exemple, la CBG qui s’est classée première a obtenu 67 points 56%, GAC 61 points soit 51%, Bel-Air Mining 56 points soit 47% et en fin la SMB qui a obtenu 42 points soit 35% », a souligné le responsable suivi évaluation Mamadou Oury Bah, avant de recommander aux entreprises évaluées à publier les documents officiels susceptibles de fournir des informations utiles à la compréhension des projets.
Présent à la rencontre, le responsable des relations communautaires a fait le point sur le deuxième rapport qui concerne le ministère.
«Le ministère, après cette évaluation, a obtenu une note de 35/100 donc ce qui fait un niveau de transparence très faible comme je l’ai dit au début avec un niveau d’appréciation.
Parmi les recommandations phares que nous avons émises, c’est d’abord publier et mettre en ligne les postes et compte-rendus signés par les entreprises minières et aussi publier et mettre en ligne le rapport annuel sur les recours des sociétés minières aux entreprises guinéennes pour les prestations de services comme le dit l’article 107 du code minier. Également c’est de publier et mettre en ligne les rapports de mise en œuvre de plan de surveillance de lutte contre la corruption…», a mentionné Ibrahima Sory Kourouma, responsable des relations communautaires de l’ONG
À noter que seules les entreprises en exploitation ont fait l’objet de cette évaluation.
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Mamadou Macka Diallo
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