Elhadj Alseny Fadiga est imam ratib de la mosquée centrale de Nongo Taadi dans la commune Ratoma en haute banlieue de Conakry. Dans un entretien accordé à un journaliste de notre rédaction ce samedi 24 Avril 2021, le chroniqueur islamique à la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG) a accepté de nous parler de l’importance de la prière de la Naafila en générale et particulièrement pendant le Ramadan. Est-il obligatoire de prier la Naafila à la maison ou dans les mosquées ?
Guinee114.com : C’est quoi la Naafila ?
Imam Alseny Fadiga : Quand on parle de Naafila, on parle du ramadan, donc du jeûne. Car, on ne considère la Naafila que pendant le ramadan alors que ce sont deux choses différentes, jeûner et prier la Naafila. Le jeûne obligatoire c’est dans le mois de ramadan mais la naafila on le fait et dans le mois de ramadan et en dehors du mois de ramadan. Car ça ne fait qu’augmenter l’adoration d’Allah. Le Prophète (psl) a dit dans les Hadisses que le jour du jugement dernier quand on examine les prières obligatoires de la personne si cela n’atteint pas le niveau, on demandera ses Naafila, ses prières subrogatoires. Donc Naafila veut dire les prières subrogatoires. La Naafila c’est huit rackats avec safowatri pour avoir onze rackats ou bien dix rackats avec safowatri pour avoir treize rackas. Certains font vingt rackats pour terminer à trois ce qui fait vingt trois. Mais le prophète (psl), lui, à son temps tout ce qu’il a fait c’était dix rackats et terminer par trois qui est Safowatri. La Naafila ce n’est pas obligatoire. Mais comme je l’ai dit, si les prières obligatoires ne satisfont pas, Dieu dira directement de consulter le fichier de rackats, de Naafila de la personne, si ça peut combler. Donc, la Naafila peut combler les prières obligatoires. Mais les prières surogatoires (naafila) dans le mois de ramadban équivalent les prières obligatoires dans d’autres mois.
Alors où doit-on prier la Naafila ?
Le Prophète (psl) priait chez lui. À son temps, il avait commencé à faire la Naafila dans les mosquées. Les gens qui l’ont vu pour la première fois, venaient prier derrière lui. Le deuxième et le troisième jour, les gens venaient. La mosquée était pleine. Le quatrième jour, le prophète (psl) n’est pas sorti de chez lui. Il y est resté jusqu’à l’aube et les gens l’attendaient à la mosquée mais il n’est pas sorti de chez lui. Après la prière, il est sorti. Il s’est levé sur le nimba pour dire : j’ai su que vous étiez venus pour la prière mais j’ai peur que ça ne soit obligatoire pour vous et vous ne pouvez pas. C’est pourquoi la Naafila c’est une prière subrogatoire et ce n’est pas obligatoirement que ça soit dans les mosquées. Mais nous savons prier en commun vaut vingt sept fois en termes de degré de rémunération divine que de prier seul. Donc, prier en commun, c’est dans les mosquées.
Quand doit-on prier la Naafila à la maison ?
Si toi tu ne pries pas à la maison et que ta femme, tes enfants ou en un mot ta famille ne peut pas aller prier à la mosquée pour des raisons bien établies, ça veut dire que ta famille va rester sans prier, alors tu es sensé diriger la prière là. En ce moment vous pouvez faire la prière collective à la maison, chez toi. Parce que si tu ne fais pas ça, ils ne vont pas prier à la maison. Tu es donc tenu obliger d’y rester prier. À part ça, si tu peux venir avec ta famille à la mosquée, c’est plus bon aussi. Donc, une fois encore, la Naafila c’est la prière subrogatoire. Ce n’est pas obligatoire. C’est une prière qui a une grande portée. Ce n’est pas seulement dans le mois de ramadan. Mais en dehors du mois de ramadan, on doit prier la nuit. Car les prières de la nuit sont plus rémunérées que les autres prières.
Quels conseils avez-vous à l’intention de ceux qui prient une petite partie de la Naafila ?
Tu auras les récompenses du nombre de prières que tu fais. Si toi, tu pries deux ou quatre rackats, tu ne peux espérer avoir le même degré de récompenses que quelqu’un qui a prié dix rackats, alors qu’on ne sait pas ce qui se trouve devant nous. Donc il faut faire beaucoup de prières ici pour que là-bas tu sois épargné.
Entretien réalisé par Mamadou KOUYATÉ, 628-38-09-89