Après l’interdiction des prières des dix dernières nuits du mois de Ramadan, dans les mosquées, en début de semaine, le Secrétariat Général des Affaires Religieuses, à travers un autre communiqué, a interdit celle de LAYLATOUL QADR appelé aussi la nuit du destin, dans les mosquées.
Ce vendredi, après la prière, nous avons interrogé des fidèles musulmans qui ont dénoncé ces différentes décisions des autorités religieuses.
Tout d’abord, le premier imam de la mosquée Carreau à Petit Yimbaya dans la commune de Ratoma (Conakry) est revenu sur l’historique des prières nocturnes des mois de Ramadan.
« Dieu nous recommande de se rencontrer dans les mosquées pour les différentes prières. Ces mosquées ont été construites pour ça. En ce qui concernant la prière surérogatoire (NAFILA), le prophète Mohammad paix et salut sur lui a dirigé cette prière pendant un à deux jours et après plusieurs personnes ont commencé à s’associer. Les jours qui ont suivi il n’a pas accepté de venir diriger la prière. Pourquoi ? Pour ne pas que ça soit une obligation pour les musulmans. Après le prophète sallallahou aleyhi wa sallam, ses compagnons se sont concertés et ont décidé de faire cette prière en groupe tout en désignant un imam.
Les autorités n’ont cas revoir leurs façons de faire, de gérer et de gouverner.
Les mesures barrières sont respectées ici notamment le port des bavettes, le lavage des mains et la distanciation. Vous partez dans les marchés aujourd’hui, ils sont bondés de monde, dans les taxis on n’en parle pas. Ce qui reste claire ils n’ont qu’à revoir leur façon de faire. Ce n’est pas comme ça qu’on gouverne un pays », a indiqué l’imam Abdoul Karim Diallo.
Le deuxième Imam de son côté, après avoir fustigé l’attitude des autorités concernées, a tout de même invité les fidèles musulmans à respecter les décisions de ces autorités.
« Après cette énième interdiction, les musulmans n’ont pas eu la paix du cœur. Comme ils ont réouvert les mosquées, s’ils laissaient les musulmans prier dans ces maisons de Dieu dans le respect des gestes barrières, on serait content. Un pays à 95% de musulmans et on n’ose pas se retrouver dans les mosquées pour prier ça devient autre chose. Nous les invitons à respecter l’islam, parce que ceux qui ont pris ces décisions seront questionnés demain (l’au-delà). Surtout ça. Par ailleurs, ce que je demande à mes frères, amis imams et à tous les fidèles musulmans, c’est de rester derrière ces décisions des autorités. Pourquoi ? Parce que nous le savons. Dieu nous a demandé de se soumettre à lui et à son messager et de respecter nos autorités tant qu’ils ne nous disent pas d’arrêter d’adorer Dieu. Comme ils nous ont interdit de faire les dix dernières nuits de ce mois et le Laylatoul qadr dans les mosquées continuons à le faire dans nos maisons parce qu’on n’a pas le choix », a lancé Imam Amadou Bah.
Ibrahima Barry a par ailleurs précisé qu’il y a plus de mobilisation dans la prière de 20 heures (Nafila) que celles qu’on a interdit.
Mamadou Macka Diallo
666 660 366