Ramadan et pénurie d’eau à Conakry: «depuis huit ans nous n’avons pas l’eau de la SEG ici»

La desserte en eau potable par la Société des Eaux de Guinée (SEG) tarde toujours à couvrir tous les quartiers de la capitale Conakry. Dans certaines zones où l’eau de la société publique est encore une denrée rare, parfois inexistante depuis de longues années, les femmes soufrent beaucoup en cette période de ramadan.  Aux difficultés qui caractérisent ce mois pour les femmes, s’ajoute le casse-tête lié à l’accès à l’eau.
Certaines sont obligées de faire le tour du quartier, et trouvent l’eau chez des particuliers propriétaires de forages. C’est le cas dans plusieurs quartiers notamment à Yembenya, commune de Ratoma.  Kadiatou Kaba, rencontrée dans ce quartier, explique que malgré l’insécurité, il leur faut parfois se lever très tôt pour aller chercher de l’eau. “On se réveille parfois entre 4 heures et 6 heures pour venir puiser. Nous voulons que les autorités nous aident pour qu’on puisse avoir de l’eau dans le quartier, on a vraiment des difficultés. Ce n’est pas nous seulement, beaucoup d’autres dans ce même quartier n’en trouvent pas. Chez nous ici même, c’est beaucoup difficile parce qu’il y a des forages mais certains propriétaires ne veulent pas qu’on puise chez eux”, dit-elle.  Pourtant, dit-elle, “il y a des robinets chez nous mais l’eau de la SEG ne vient pas depuis fort longtemps”.
Depuis huit ans, renchérit Aïssatou Sonna Diallo, l’eau de la SEG ne coule pas ici. “On se contente du peu que les propriétaires des forages privés nous donnent. On sort a 5 heures du matin pour aller chercher de l’eau. Des fois on gagne deux bidons et ça se coupe. Les transporteurs aussi nous demandent 1000 (mille) francs guinéens pour transporter un bidon”, témoigne-t-elle.
Et de poursuivre: “nous demandons au professeur Alpha Condé de penser à nous en nous aidant à avoir l’eau de la SEG même si c’est trois fois par semaine. Depuis huit (8) ans nous ne gagnons pas l’eau de la SEG, c’est l’eau des forages et des puits que nous vivons. On peut manquer de courant et autres mais s’il y a manque d’eau dans les maisons comme c’est le cas, c’est trop difficile”.
En attendant une couverture plus large de la capitale par la SEG, ces femmes  doivent prendre leur mal en patience et se contenter des rares forages dans les quartiers.
Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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