Les opérations de récupération des biens appartenant à l’Etat font couler beaucoup d’encres et de salives actuellement en Guinée. Les acteurs sociopolitiques sont divisés sur la manière. Si certains saluent la démarche des autorités de la transition, d’autres par contre estiment qu’avant d’entreprendre quoi que ce soit, l’Etat devrait saisir la justice. C’est le cas de Aliou Bah. Le président du mouvement démocratique libéral (MODEL) a livré son analyse par rapport à ce sujet, ce mardi.
« Partons d’un postulat simple. L’Etat est un justiciable comme vous et moi. Si l’Etat vend et l’Etat décide de récupérer mais que l’Etat le fasse selon les procédures qui sont prévues. L’Etat doit s’adresser à la justice au même titre que les concernés. Parce que la justice, elle est faite pour l’Etat et pour les particuliers. Si on ne peut pas procéder de cette façon, j’entends des discours qui consistent à dire non! Rendez ceci après allez à la justice. Mais que l’Etat qui veut récupérer, c’est lui d’abord qui doit aller à la justice après les autres vont le suivre. Qu’on conteste un document de l’Etat ou pas mais lorsqu’il est établi et brandi, quand on dit par exemple: Général Lansana Conté a été président dans ce pays, feu président Ahmed Sekou Touré a été président dans ce pays. Qu’ils aient posé des actes, qu’on décide de remettre ça en cause mais qu’on établisse les faits à travers la justice. Mais on ne peut pas venir chez les gens leur donner encore une deadline. Et puis c’est arrogant, dire d’ici tel jour, c’est pas l’art de gouverner ça. Je peux comprendre quand c’est une autorité de transition, on dit oui qu’ils ne se sont pas familiarisés à la gouvernance mais à la limite ils ont des conseillers. Il faudrait que les gens aient le courage de leur dire faites attention ! Si l’Etat a envie de récupérer, c’est son droit. Mais qu’on soit dans une procédure contradictoire pour que les concernés puisque personne ne s’est installé dans un bâtiment ici sans un papier. (…) Et puis ce qui est intéressant, je n’ai vu personne qui s’est opposé au principe que l’Etat doit récupérer les biens qui lui appartient. Il n’y a personne qui a dit qu’il ne veut pas. Mais il y a de la bonne foi… », a indiqué Aliou Bah, président du MoDeL sur Fim FM ce mardi, 22 février 2022.
À noter qu’en dépit des dénonciations, le CNRD ne compte pas reculer. Après la sortie des ministres porte-paroles du gouvernement et de la présidence la semaine dernière, au cours d’une rencontre avec quelques leaders politiques, hier au Camp Samory (Kaloum), il (CNRD) a réitéré son engagement.
Mamadou Macka Diallo
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