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Referendum de 2020: “vilipendée”, Rabiatou Serah fait de nouvelles révélations…

Conakry-Dans un livre sous forme de témoignage intitulé “Les non-dits et les non-sus” dont Guinee114.Com s’est procuré une copie chez Harmatan Guinée où ledit livre est disponible en vente, l’ancienne présidente du Conseil économique et social (CES) brise les chaines du silence. Hadja Rabiatou Serah Diallo, figure emblématique du syndicalisme en Guinée et présidente du Conseil national de la transition (CNT) lors de la transition de 2008, y fait des révélations sur diverses sujets.

L’unes des thématiques abordées, porte sur la question du changement constitutionnel ayant ouvert le boulevard à un troisième mandat pour Alpha Condé. Déçu des médias et de certains leaders d’opinion notamment le FNDC qui l’ont accusée d’avoir aidé Alpha Condé à changer de constitution, elle se présente, elle aussi, en victime et livre sa version des faits pas sans dévoiler des représailles qu’elle affirme avoir subi de la part des promoteurs du troisième mandat.

Ce que beaucoup de personnes ne savent pas, écrit-elle à la page 56, “c’est que ma position sur la modification de la constitution était catégoriquement non négociable et défavorable aux personnes qui faisaient la promotion de la nouvelle constitution. En plus, mon refus d’accompagner a coûté cher à mon institution…nous n’avons pas eu d’avantage, jamais un véhicule de fonction” pour elle.

C’est le CNT qui avait rédigé la constitution de 2010. Beaucoup ont donc estimé qu’en tant qu’ancienne présidente dudit CNT, Rabiatou Serah Diallo n’a pas fait assez pour défendre cette constitution face aux pourfendeurs dudit texte dont certains le comparaient d’ailleurs à un chiffon. Ils l’accusent même d’être du camp de pro-changement constitutionnel, jusqu’à inscrire son nom sur une liste de promoteurs du troisième mandat.

“Comment je pouvais me dédire pour dire que cette constitution est mauvaise et qu’il faut la changer. Certes, il y a eu beaucoup de membres du Conseil national de la transition (CNT de 2008) qui ont participé à l’élaboration de cette nouvelle constitution (2020) mais me concernant, je ne voulais vraiment pas participer à cela, je ne voulais pas être dans un groupe de rédaction d’une nouvelle constitution, je ne voulais vraiment pas m’afficher ou jouer à ce jeu de duperie, parce que c’est comme si on ravalait sa vomissure”, 

Hadja Rabiatou Serah Diallo compare la participation à ce projet de changement constitutionnel à des combines, avoir un double visage. Et pour elle, il n’en n’était pas question. Elle rapporte d’ailleurs qu’à l’époque, elle a été interpellée par des personnalités dont Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG qu’elle cite dans le livre, tous lui demandant de prendre position.  Rabiatou Serah Diallo dit avoir répondu à l’époque en ces termes: “je ne suis pas politique, je ne rentre pas dans des combines”.

Les personnes dans lesquelles j’avais confiance, se réjouit-elle, “connaissaient ma position sur la question parce que dans ce pays, très tôt votre idée est modifiée, ajustée pour faire la Une ou le buzz sur les réseaux sociaux. A plusieurs reprises j’ai été victime, ce qui m’a beaucoup choquée et m’a poussée au retranchement et à parler moins aux médias”. 

Si elle en veut aux médias, ce n’est pas seulement pour l’avoir caricaturée en l’tiquetant sans savoir exactement sa position, mais elle estime que la presse n’a pas joué franc jeu dans le débat concernant  l’opportunité de changer ou pas la constitution de 2010.

“Je me pose quand même la question de savoir pourquoi les médias n’ont rien dit sur le referendum, sachant que leur corps de métier était représenté au Conseil national de la transition. Ils savaient bien qu’une recommandation a été faite sur un autre toilettage de la constitution et le referendum six mois après l’élection présidentielle. Je suis surprise de ne pas lire les médias sur cette question”, assène-t-elle.

Ceux qui voulaient que je démissionne écrit Hadja Rabiatou Serah Diallo, “je ne pouvais pas !” 

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Le livre de 86 pages est en vente chez Harmatan Guinée.

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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