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Religion : les pèlerins musulmans sur le Mont Arafat, étape phare du hajj

Dès l’aube, les fidèles musulmans ont afflué vers ce site religieux –où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier prêche, dans l’ouest de l’Arabie saoudite– après avoir passé la nuit dans des tentes climatisées à Mina, une vallée entourée de montagnes rocheuses située à quelques kilomètres de La Mecque.

Ils passent la journée à prier et réciter le Coran, sous une température avoisinant les 44 degrés, avant de dormir en plein air à Mouzdalifa, à mi-chemin entre Mina et le Mont Arafat.

“C’est un moment que j’ai attendu toute ma vie”, affirme Fadia Abdallah, une égyptienne de 67 ans munie d’une ombrelle.

“Je n’arrive pas à croire que je suis l’hôte de Dieu”, renchérit Rahma, une femme au foyer libyenne, en retenant ses larmes.

Le hajj, l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, se déroule cette année en plein été, dans l’une des régions les plus chaudes au monde.

– “Choisi par Dieu” –

Le port du chapeau étant interdit durant le hajj pour les hommes, beaucoup d’entre eux se sont procurés des ombrelles tandis que des femmes tentent de se protéger du soleil avec leur voile.

Des pèlerins musulmans sur le Mont Arafat, lors d’un hajj, le 27 juin 2023 en Arabie saoudite
PHOTO AFP / SAJJAD HUSSAIN

Le ministère saoudien de la Santé a appelé les personnes âgées ou malades à éviter l’exposition durant les heures les plus chaudes de la journée.

Autour du Mont Arafat, des vaporisateurs géants ont été installés pour permettre aux pèlerins de se rafraîchir, tandis que de nombreux camions assuraient la distribution gratuite d’eau fraîche et de repas.

Six hôpitaux de campagne avec plus de 300 lits ont été installés dans la zone, a affirmé Sasser Bair, un responsable du ministère saoudien de la Défense sur la chaîne publique Al-Ekhbariya.

Le hajj, qui consiste en une série de rites codifiés se déroulant sur plusieurs jours à La Mecque et dans ses environs, est l’un des cinq piliers de l’islam.

Il doit être entrepris par tout musulman au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

“Je n’arrive pas à croire que je suis là”, se réjouit Yassin, un technicien yéménite de 23 ans avant de retourner à ses prières.

Ahmad Ahmadein, un ingénieur américain de 37 ans, s’est dit très heureux d’avoir “été choisi par Dieu parmi des millions” de musulmans pour effectuer le hajj cette année.

“C’est une chance qui ne se représentera pas”, a-t-il déclaré, avant d’entamer son ascension sur le mont Arafat.

– Affluence record –

Les autorités saoudiennes ont levé cette année les limitations sur l’âge ou le nombre de participants imposées durant les trois années précédentes en raison de la pandémie de Covid-19.

La riche monarchie pétrolière espère ainsi dépasser le nombre de 2,5 millions de visiteurs atteint en 2019, pour en faire le pèlerinage “le plus grand de l’Histoire”.

En 2020 et 2021, au plus fort de la pandémie, seuls quelques milliers de fidèles avaient été accueillis à La Mecque, la ville la plus sacrée de l’islam, avant que le quota ne soit relevé à 926.000 l’an passé.

“Je ne peux pas vous décrire mes sentiments”, affirme Tasnim Jamal, une enseignante égyptienne de 35 ans qui effectue ce pèlerinage pour la première fois, après plusieurs tentatives avortées.

C’est “un très grand bonheur”, ajoute cette habitante du royaume qui a bénéficié de la levée en 2021 de l’interdiction faite aux femmes d’accomplir le pèlerinage sans être accompagnées d’un tuteur masculin.

Mercredi, les fidèles procèderont à la lapidation symbolique de Satan, en jetant des pierres sur une grande stèle symbolisant le diable dans la vallée de Mina, avant de retourner à La Mecque pour une dernière circumambulation de la Kaaba, une pratique qui consiste à faire le tour de ce cube noir géant vers lequel les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

Mina avait été le théâtre en 2015 d’une bousculade gigantesque qui avait fait quelque 2.300 morts.

AFP

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