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Répressions policières: épinglée, la Guinée demande des preuves aux Nations-unies

Au lendemain d’une déclaration des Nations-Unies, déplorant entre autres, une répression policière notamment en Guinée, le ministre Guinéen de la Sécurité et de la Protection civile, se met sur la défensive.

Quand il s’agit de l’Afrique, déplore le ministre Albert Damantang Camara, toutes les organisations internationales ont un regard «bienveillant, voire paternaliste vis-à-vis des opposants et des organisations de défense des droits de l’homme. Et c’est systématiquement l’Etat qui est interpellé».

Et de poursuivre :«ce n’est pas sur la base des injonctions, des conseils des Nations unies, d’un autre organisme ou d’un autre pays, qu’on cherche à réprimer pour empêcher qu’il y ait des exactions en Guinée. Ne serait-ce que pour vous donner des exemples, le 10 janvier de l’année dernière déjà, il y a un adjudant-chef qui a été identifié et arrêté par nos services pour avoir tout simplement tiré en l’air. Le 22 mars de l’année dernière, à Ansoumania Plateau, la dame qui a été tuée lors de l’élection, l’élève gendarme qui a été identifié par la population a été interpellé, il est dans les mains de la justice. Il y a encore pas très longtemps, un soldat, à Coyah, été identifié comme ayant tiré sur un jeune. Il est interpellé et il est dans les mains de la justice militaire. Donc ce que nous faisons pour interpeller, force de l’ordre ou pas, ne dépend pas de ce nous demandent les Nations unies ou tout autre organisme, ça dépend de notre responsabilité en tant qu’Etat.

Il y a quand même quelque chose d’assez paradoxal et de routinier dans ces injonctions, qui fait que leur acceptation et la pédagogie qu’il y a derrière pour éviter que ça se répète, sont édulcorées. Je trouve assez bizarre qu’on dise réprimer les forces de l’ordre. On doit réprimer tous ceux qui tuent, tous ceux qui se rendent coupables des violations de droits de l’homme, qu’ils soient militaires, gendarme, policier ou simple civile. Donc le circonscrire aux agents des forces de l’ordre, c’est déjà prendre un postulat…prendre position serait moins grave. Si sur la base d’informations claires, précises, concordantes appuyées par des preuves, ces organismes-là savent que tous les meurtres, les morts qui sont enregistrées en Guinée ou en Côte d’ivoire, l’ont été du fait des forces de l’ordre, nous sommes demandeurs de ces informations pour sanctionner.

Mais quand systématiquement vous dédouanez tous les autres acteurs dans un pays qui ne sont pas forcement des forcement des forces de l’ordre de leur responsabilité, vous ne faites pas preuve de pédagogie parce que justement vous donnez l’impression que tout le monde peut faire ce qu’il veut, à condition qu’il ne soit pas militaire, policier ou gendarme. En ce moment-là, les organisations internationales ne s’y intéressent pas. Les évènements récents en Guinée et peut-être ailleurs, ont prouvé qu’il y avait beaucoup plus de personnes qui n’étaient ni policiers ni gendarmes, ni militaires mais qui étaient impliqués dans les violences”.

Albert Damantang Camara a fait ces déclarations chez nos confrères de Djoma médias dans l’émission On refait le monde.

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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