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Requalifications des faits du procès du 28 septembre: Me Lanciné Sylla évoque des conséquences 

Maître Lanciné Sylla un des avocats du commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba s’est longuement exprimé sur les conséquences de la requalification des faits des événements du 28 septembre 2009.

Dans son intervention,il a notifié qu’aucune juridiction guinéenne n’a eu l’expérience de connaître un seul cas de crimes contre l’humanité.  

Il l’a fait savoir ce jeudi 4 avril 2024 à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animé avec ses confrères de la défense à la maison commune des journalistes. 

«Imaginez un instant que ces magistrats retiennent la réqualification des faits telle que requise par le ministère public qu’est-ce qui va se passer? Alors les magistrats seront appelés à examiner des faits de crimes contre l’humanité, des faits de responsabilité pénale de commandement des chefs militaires mais vous savez qu’un juge c’est d’ailleurs une garantie d’un procès juste et équitable… le juge pénal doit avoir un caractère professionnel, ce n’est pas un mécanicien qu’on prend pour juger, ce n’est pas un philosophe qu’on prend pour juger, celui qui doit juger doit avoir une connaissance pointue dans le domaine où il est appelé à se prononcer.

Dans ce pays, quelle est la juridiction guinéenne qui a encore eu l’expérience de connaître un seul cas de crimes contre l’humanité? Quelle est la juridiction guinéenne qui a encore connue un seul cas de responsabilité pénale de commandement des chefs militaires ? Il y en a pas.

Dans ce procès là, qui peut se prévaloir d’une telle expérience? qui peut se prévaloir d’une expertise lui permettant de connaître un tel dossier? Il n’y en a pas même si les avocats des deux bords ont eu à suivre des formations préliminaires avec le système des nations unies mais ce n’est pas suffisant. Donc, de sorte que ça entraîne un certain nombre de questions faut-il accepter que nos clients servent de cobaye d’expérimentation judiciaire que des magistrats qui n’ont jamais connu encore un cas de crimes contre l’humanité, un cas de responsabilité de commandement des chefs militaires puissent les juger », s’interroge t-il 

Poursuivant, le conseil de Toumba Diakité relève des inquiétudes de la défense 

« Est-ce que cela serait dans l’intérêt d’une meilleure justice que nous recherchons tous dans ce procès? Nous disons non. Est-ce que faut-il à cette phase et au cas où la requalification va être retenue est-ce faut-il arrêter le cours du procès pour que tous les acteurs soient formés par rapport à ces nouvelles infractions qui viennent de faire leurs entrées dans le droit pénal guinéen, qui n’ont pas encore donné lieu des décisions de justice est-ce que cela serait commode? Alors face à toutes ces questions nous, nous avons une opposition qui est claire et précise c’est de dire tout simplement qu’il faut chercher à retenir les qualifications sous lesquelles nos clients ont été renvoyés, les qualifications de droit commun, il faut éviter d’adopter une qualification dont l’expertise des acteurs de ce procès ne permet pas de résoudre le problème. Donc, cette question là, elle est soulevée et elle nous interpelle tous » a-t-il indiqué 

Aliou Diaguissa Sow

Tel: 627 51 44 41

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