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Restriction des droits et libertés fondamentaux en Guinée: « C’est un recul pour le pays », réagit Alseny Sall de l’OGDH

Après l’interdiction des manifestations, des radios sont brouillées, la connexion internet est restreinte et les médias sociaux ont des soucis à fonctionner en République de Guinée depuis quelques jours. À cela s’ajoutent des menaces du ministre des télécommunications contre les médias privés. Interrogé par un journaliste de guinee114.com dans l’après-midi de ce samedi 20 mai 2023, Alseny Sall, chargé de communication de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) parle d’un recul pour le pays.

« C’est quelque chose que nous suivons avec beaucoup de préoccupations. Nous avons vu les communiqués du groupe fréquence médias et de l’ABLOGUI. Donc concernant cette restriction de l’internet, la brouille de certaines radios, les intimidations du ministre des télécommunications contre les médias privés, nous disons que c’est quelque chose de très dangereux pour notre démocratie. C’est très malheureux d’autant plus que le 05 septembre 2021, on nous avait promis que la justice allait être la boussole et qu’avant cette date de prise de pouvoir par le CNRD, la majorité des guinéens vivait dans la peur. Tout était bloqué. Le 05 septembre est venu redonner de l’espoir. Malheureusement, cet espoir est en train de partir à néant« , a-t-il entamé. 

Et Monsieur Sall de poursuivre: « D’abord, on a commencé par interdire le droit de manifestation, maintenant, ce sont les médias, c’est l’accès à l’internet. Alors que, ce sont les droits et libertés du citoyen qu’on est en train de restreindre. C’est très grave et très dangereux pour notre démocratie« . 

Messages aux autorités de la transition 

« Les autorités doivent comprendre que les menaces, les intimidations ne peuvent en aucun cas remplacer le dialogue. Seul un dialogue inclusif peut sortir de cette situation. Le président Mamadi Doumbouya s’est engagé le 05 septembre à faire de la justice, la boussole et à travailler avec tous les guinéens pour un retour normal à l’ordre constitutionnel. Malheureusement, depuis un certain temps, beaucoup de guinéens ne sont pas en phase avec la conduite de la transition. Ils ont exprimé de vive voix, de plusieurs manières. Le président Mamadi Doumbouya reste dans un autarcie total. Nous déplorons cela. Nous, nous portons un grand espoir à la médiation menée par les religieux actuellement mais nous avons compris que les religieux n’avaient pas de soutien des autorités notamment le président de la transition. Il faut que le président de la transition mette fin à son silence et apporte son soutien aux religieux pour voir dans quelle mesure les religieux pourraient ramener tout le monde autour de la table. Seul un dialogue inclusif avec le soutien du CNRD pourrait nous sortir de cette impasse ». 

Parlant des conséquences de cette restriction, ce responsable de l’OGDH prédit que la Guinée va perdre beaucoup de points au niveau international par rapport aux droits et libertés fondamentaux.

« Les conséquences sont graves. C’est une atteinte aux droits fondamentaux du citoyen. C’est un recul pour la Guinée en matière non seulement de liberté d’expression, de la liberté de la presse, en matière de droits de l’homme. Donc, la Guinée va perdre beaucoup de points au niveau international par rapport aux droits et libertés fondamentaux. C’est quelque chose de très dangereux pour notre démocratie. C’est très regrettable« , a-t-il conclu.

Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com

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