On en sait un peu plus sur la restriction des médias traditionnels et de l’accès à internet en Guinée. Sur le sujet, le ministre du Budget, Lancinè Condé, a été interpellé mardi par un journaliste de Guinee114.Com à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le gouvernement autour de l’organisation d’une table ronde des bailleurs. Et, pas sans faire un procès sans appel à la presse guinéenne, le ministre du Budget a laissé entendre que le gouvernement a pris ses responsabilités et qu’il l’assume.
«Lorsque des éléments sont de nature à mettre en péril la nation, des actions deviennent indispensables. Moi j’ai suivi le mouvement des gilets jaunes en France, je mets quiconque à défi de me dire qu’internet marchait comme il marchait. C’était en France. Lorsqu’il y a péril et que des gens s’amusent à allumer le feu à petits coups tous les matins, il faudrait bien qu’un moyen soit trouvé pour canaliser cela, pour que la tension baisse avant qu’on ne reparte au niveau où on est. C’est bien bon de mettre le gouvernement face à ses responsabilités. De toute façon, c’est ce que nous avons fait, nous avons décidé de l’assumer. Nous allons face à cela. Mais entre vous médias, vous êtes guinéens, vous savez chacun que ce qui se disait sur les médias était de nature à porter atteinte à la paix et à la stabilité sociale », a déclaré le ministre en présence de la ministre en charge du Plan, ancienne ministre de l’Information et des représentants d’organisations partenaires du gouvernement.
Jusque-là, aucune autorité n’avait assumé aussi ouvertement le brouillage des ondes de certains médias et la restriction des réseaux sociaux et sites d’information. Le ministre assimile l’action des certains médias guinéens et le soutien de la presse internationale à un risque de mettre le pays à feux. «Bien sûr que vous aurez des gens de la presse internationale qui vont vous encourager. Brûlez votre pays, c’est votre pays, après il prend son avion et il s’en va», ajoute le ministre du Budget, Lancinè Condé.
«Tout ce qui peut mettre la nation en péril, met le gouvernement dans le devoir de prendre ses responsabilités et de l’assumer», conclut-il.
A noter que plusieurs ambassades et autres organisations internationales ont exprimé leur indignation face à l’attitude des autorités guinéennes suite à ces restrictions jugées illégales.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
622 10 43 78