Rétention des corps des victimes des dernières manifestations: Un activiste dénonce et interpelle les autorités

Les corps des deux victimes de la manifestation appelée par le FNDC le 17 août dernier à Conakry (Ibrahima Baldé tué à Wanindara et de Alpha Oumar Barry à Bambéto magasin dans la commune de Ratoma) ne sont toujours pas restitués à leurs familles respectives. Des activistes des droits de l’homme et des acteurs socio-politiques ne cessent de dénoncer cet état de fait. C’est le cas de Mamadou Kaly Diallo, responsable du Bureau Conakry de la Baillonnette Intelligente que nous avons contacté ce jeudi. Il ne trouve pas de raisons pour que ces corps soient toujours retenus à moins qu’il y ait “une volonté de dissimulation des preuves”.

 
“Je trouve vraiment déplorable le fait que non seulement il y a eu assassinat à balles réelles de ces jeunes-là et d’ailleurs dont les parents disent qu’ils n’étaient même pas dans l’esprit d’une quelconque manifestation. Mais que depuis qu’il y a eu ces événements le 17 août en tout cas jusqu’hier où nous étions passés en famille là-bas, la famille (du jeune Ibrahima Baldé) n’a pas accès au corps. Et disons qu’il n’y a aucun interlocuteur crédible situant la famille par rapport à ce qui pourrait retenir le corps jusqu’à présent, ce que la famille ne comprend pas. Parce que l’argument disant que le corps c’est pour une question d’enquête, la famille estime que quand on prend le cas du jeune Thierno Mamadou, quand il y a eu l’augmentation du prix du carburant. La sérénité avec laquelle le parquet en l’occurrence le procureur d’alors avait ouvert une information judiciaire, on avait procédé à l’autopsie du corps et à la remise du corps à la famille. C’est totalement incompréhensible que durant tout ce temps-là les autorités ne communiquent pas, elles ne rendent pas les corps à leurs familles. Vous savez que l’enterrement digne pour nous, c’est à la fois culturel et religieux. Dans nos sociétés traditionnelles quand il y a mort d’homme, c’est qu’il y a des rituels qu’on effectue avant d’enterrer les corps. Donc tous ces aspects-là et plus maintenant la famille (du défunt Ibrahima Baldé) qui est en situation de détresse et qui se demande à quel saint se vouer. Je pense qu’il est important que les autorités veillent là dessus et qu’elles puissent non seulement communiquer, informer l’opinion qu’est ce qui motiverait la rétention de ces corps et puis de les rendre. Parce que moi je ne trouve pas des raisons valables pour que ces corps là soient retenus à moins qu’il y ait une volonté de dissimulation des preuves. Sinon, on ne peut pas prétendre que c’est pour une question d’autopsie qu’on garde ces corps depuis le 17 août jusqu’à nos jours”, a soutenu Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme.
Quelques semaines après la mort du jeune Ibrahima Baldé son père aussi a été tué dans un accident de la circulation. Selon l’activiste, la famille aurait voulu enterrer les deux au même moment mais sans succès.
 
Mamadou Macka Diallo
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