Retissance des régies financières à passer devant les députés: l’honorable Damaro craint l’exécution du budget par ordonnance 

L’adoption du volet « recettes » de la loi de finances initiales exercice 2021 prévue ce mardi 8 Décembre 2020 au cours d’une plénière à l’Assemblée nationale n’a pas eu lieu. Le président de l’institution parlementaire a évoqué plusieurs raisons dont des difficultés à rencontrer certaines régies financières afin de répondre aux préoccupations des députés. L’honorable Amadou Damaro Camara attire l’attention du gouvernement à faire face à cette situation notamment le Premier ministre.
Les ministres sont appelés à passer devant les députés du mercredi 9 à mercredi 16 Décembre 2020 pour la présentation leurs budgets et politique sectorielle exclusivement. Sauf que l’honorable Damaro craint l’exécution du budget par ordonnance.
«Nous avions prévu d’adopter le volet recettes de la loi de finances initiales exercice 2021, mais, nous n’allons pas le faire. Pour la simple raison que si on nous envoie des textes de lois, nous avons l’obligation de les examiner avec le plus grand sérieux avant de nous prononcer. Et pour cet examen, nous avons besoin du concours des ministères qui introduisent les textes de lois ou les ministères qui sont concernés par ces textes. Mais nous avons rencontré des difficultés plus ou moins récurrentes. Nous avons eu des difficultés à rencontrer certaines régies financières pour venir nous expliquer qu’est qu’elles font et répondre aux préoccupations des députés. Deuxièmement, il y avait  souvent un total désaccord entre les ministères à recette ou des régies à recettes et les prévisions du ministère du budget. Troisièmement, l’inter-commission du 4 décembre a été interrompue à cause de l’absence de certains ministres.
Je voudrais humblement rappeler que ce n’est pas pour les beaux yeux des députés que les membres du gouvernement doivent se présenter à leur appel. Mais, c’est constitutionnelle à l’article 86 de la Constitution. Les ministres peuvent être entendus à tout moment par l’Assemblée nationale et par ses commissions. Ils peuvent se faire assister par des collaborateurs de leurs choix, mais, ils ne peuvent pas se faire remplacer.
Nous avons dit très tôt aux ministres. Si vous n’êtes pas contents du niveau de votre budget, vous retournez au Premier ministre. Le budget, c’est le gouvernement qui nous l’envoie. Vous êtes supposés avoir débattu cela en conseil des ministres qui l’a approuvé avant de nous l’envoyer. Mais c’est gênant pour nous que beaucoup de ministres viennent découvrir à l’Assemblée dans le bottin, le contenu et les allocations de crédits ici. Et, en tant que technicien, sans changer l’enveloppe général du ministère, trouve quand-même que des allocations ne répondent pas à leurs exigences ou  leurs planifications  et même au PNDS qui est leur bréviaire dans l’exécution de leur mission. C’est à cause cela que nous n’avons pas pu examiner et terminer l’examen du volet recettes de la LFI 2021.
Je vais faire une seule promesse. Tout texte qu’on n’examinera pas, nous n’aurons aucune possibilité de nous prononcer là-dessus. Je voulais très respectueusement attirer l’attention du gouvernement. Nous nous sommes proposés de voter définitivement le budget général le 29 Décembre. Déjà nous sommes au 30, à condition que tous les ministres sur le volet recettes qui sont concernés viennent et que tous les ministres et cadres concernés se présentent aussi à date pour le volet dépense. Sinon, je crains que l’on exécute le budget par ordonnance par défaut de pouvoir voter convenablement ce texte par les députés », a longuement expliqué le président de l’Assemblée nationale.
Par contre, la présentation de la politique monétaire et économique de l’État a été faite par la Ministre du Plan et du Développement Economique et le gouverneur de Banque Centrale de la République de Guinée.
Mamadou Kouyaté

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