Pour la première fois après leur remise en liberté, Ibrahima Diallo a pris la parole le 31 mai 2023 chez nos confrères de FIM FM. Le responsable des opérations du FNDC a été emmené à se prononcer sur les conditions de détention à la Maison Centrale de Conakry, les circonstances de leur libération, la suite de leur lutte, l’actualité socio-politique du pays, notamment la gestion de la transition.
A propos des conditions de détention à la grande prison de Conakry, le désormais ancien locataire s’est apitoyé sur le sort des anciens dignitaires qui y sont, notamment celui du capitaine Moussa Dadis Camara. Pour lui, Dadis Camara en tant qu’ancien chef d’Etat, ne mérite pas le traitement qui lui est réservé.
Sur le plan de la gestion des affaires, Ibrahima Diallo a affirmé que la «justice guinéenne souffre de la violation de la loi». Autrement dit, la justice est toujours inféodée au gouvernement. Toute chose qui, selon lui, leur a coûté près d’une année de détention.
Par ailleurs, le chargé des opérations du FNDC «dissout» a déploré la militarisation de la route de Prince, bastion de l’opposition, question d’étouffer les manifestations politiques. Il sollicite la levée de la suspension des manifestations. Car selon lui, l’encadrement des manifestations autorisées est plus économique que les gros moyens déployés pour les empêcher ou les réprimer.
Au nom de la coordination nationale du FNDC, Ibrahima Diallo a rendu hommage à tous les militants qui se sont battus parfois au prix de leur vie, pour maintenir la flamme de la lutte pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel, pendant qu’ils étaient détenus.
Par rapport à la suite de la lutte, Ibrahima Diallo a annoncé une rencontre avec les autres membres de la coordination dont Sékou Koundouno à l’extérieur. Cette rencontre devrait permettre à leur plateforme de tirer les leçons et se projeter dans le futur.
Ce qui est certain, précise-t-il, le dialogue avec le CNRD sous l’égide la CEDEAO reste au centre des revendications des Forces Vives.
Ibrahima Diallo a aussi affirmé qu’il « y a des raisons de croire que le délai de 24 mois impartis à la junte ne sera pas respecté ». Pour preuve, il indique que ce qui devrait être fait en avril passé n’a pratiquement pas commencé, deux mois après.
Libérés dans la nuit du 10 au 11 mai dernier sous pression de la rue, après 11 mois de prison, Ibrahima Diallo et deux de ses camarades dont le coordinateur national du FNDC, attendent toujours leur jugement. Ces activistes sont poursuivis entre autres, pour «provocation à un attroupement non autorisé sur la voie publique ; dégradation de biens publics, complicité»
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